Les associations dressent un bilan mitigé de la loi “Handicap” de 2005. Elles regrettent un manque d’impulsion politique et proposent la nomination d’un haut commissaire au handicap rattaché à Matignon et l’instauration de responsables chargés de la mise en œuvre de la loi dans chaque préfecture de région.
La loi de février 2005 sur le handicap est une bonne loi, il faut désormais l’appliquer. Tel est en substance le message délivré par les associations représentatives des personnes handicapées en France, invitées le 13 mars au Sénat pour faire le bilan de l’application de la loi “pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées”.
“Le bilan de la loi est mitigé”, résume Jean-Marie Barbier, président de l’Association des paralysés de France (APF), qui reconnaît “des avancées” mais déplore un “manque d’impulsion politique”. “La gouvernance est un problème”, insiste-t-il. Il préconise la nomination d’un haut commissaire au handicap rattaché au Premier ministre et la création dans chaque préfecture de région d’un responsable chargé du suivi de la mise en œuvre de la politique du handicap. “Des conseils régionaux consultatifs”, pourraient par ailleurs être créés.
L’accessibilité des bâtiments publics, qui doit être effective en 2015, semble compromise. “Il y a un retard évident”, souligne Arnaud de Broca, secrétaire général de la Fnath (accidentés du travail et handicapés), qui regrette un “flottement” dans sa mise en œuvre.
Côté emploi, la situation est là encore compliquée. “Les travailleurs handicapés ont plutôt bien résisté au début de la crise mais depuis quelques mois, c’est catastrophique”, s’alarme Arnaud Broca, qui évoque une forte hausse de la précarité. L’insertion des handicapés dans la fonction publique est toutefois en hausse (4,22 % d’agents, lire notre article “L’insertion des agents handicapés progresse doucement”), même si l’Association des paralysés de France estime que la fonction publique doit encore mieux faire : “L’État, les collectivités locales et le secteur hospitalier disposent de tous les leviers (social, économique, politique) pour faciliter l’accès et le maintien dans l’emploi sur tout le territoire. Ils se devraient d’être exemplaires.”
En termes de scolarisation des enfants handicapés, les “portes de l’école se sont ouvertes”, se félicite Sophie Cluzel, présidente de la Fédération nationale des associations au service des élèves présentant une situation de handicap (Fnaseph), même si “on ne sait pas exactement combien d’enfants ne sont pas scolarisés, on manque d’outils statistiques”. Elle déplore par ailleurs “l’échec complet de l’accompagnement scolaire”, dossier “au point mort depuis 2010”.
Source : Acteurs Publics
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