« Je veux aussi que la culture soit faite pour le peuple. Je stimulerai la création et je rendrai la culture accessible au plus grand nombre parce que c'est une source de liberté, d'épanouissement et de paix sociale »
Programme du candidat Sarkozy : L'art et le néant
La nomination d'un « Mitterrand » ministre ne fait pas une ambition culturelle. Entre nominations de copinage, volonté de confier au privé des pans entiers du patrimoine ou déshérence des instituts culturels à l'étranger, on cherche en vain une vision pour la culture.
Des crédits en baisse. Les crédits du ministère et des grands établissements culturels ont continué de baisser. La gestion du patrimoine est cédée aux mécènes (cf la vente avortée de l'Hôtel de la marine). L'enseignement artistique est paupérisé et les pratiques amateurs, qui participent pourtant de la démocratisation de la culture, sont délaissées. La création est sauvée par l'investissement des villes et des régions (particulièrement celles dirigées par la gauche) qui ont compris mieux que l'Etat que la démocratisation culturelle est un levier du développement économique, social et éducatif du pays.
Hadopi, l'illusion bureaucratique. Le système de contrôle administratif qui devait sauvegarder les droits d'auteurs, menacés par le téléchargement, s'avère inefficace et ne rapporte pas un centime aux créateurs. Cette vision bureaucratique a dominé la gestion du ministère durant tout le quinquennat.
Les principales mesures du quinquennat :
- La loi sur les archives (juillet 2008) ne répond pas aux demandes des chercheurs sur l'assouplissement des délais et des conditions d'accès aux documents. Elle fait la part belle aux intérêts privés en obligeant les collectivités locales à confier leurs archives numérisées à des sociétés commerciales.
- Les « entretiens de Valois », cycle de réflexion d'un an sur le spectacle vivant (février 2008-janvier 2009), n'ont eu aucune traduction concrète.
- La création d'une Maison de l'Histoire de France est contestée par les historiens. Ils y voient la tentation récurrente de Nicolas Sarkozy de dicter une Histoire officielle.
- La construction d'une bibliothèque numérique nationale et européenne est une initiative que nous avons soutenue. Elle est une alternative à la constitution d'un monopole de la numérisation des livres par les groupes américains et permettra de mettre notre patrimoine littéraire à la disposition de tous.
- Le Conseil pour la création artistique (février 2009) présidé par Marin Karmitz, a été une coquille vide. Sous couvert d'innovation et de soutien à des projets expérimentaux, il a surtout affaibli le Ministère de la culture et empiété sur son maigre budget. Il a été dissous en avril 2011 sans avoir rien produit. Un fiasco.
- La loi HADOPI (avril 2009) a été adoptée à l'arraché après avoir été rejetée par l'Assemblée nationale et en partie censurée par le Conseil constitutionnel. Son efficacité contre le téléchargement pirate des œuvres musicales et cinématographiques s'avère nulle.
- La loi sur la numérisation des salles de cinéma (septembre 2010) a créé une contribution pour financer leur modernisation.
Les chiffres-clés
L'Etat assure aujourd'hui moins d'un quart du financement public de la culture.
Ce que nous avons empêché
La vente de l'Hôtel de la marine, joyau du patrimoine national, à un groupe de promoteurs privés qui voulaient le transformer en hôtel de luxe. L'opposition à ce projet a réuni de Giscard à la gauche en passant par Chirac et les historiens.
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