« La République réelle, c'est celle où le sport n'est pas un ghetto réservé aux jeunes ou aux minorités visibles mais devient une école de la vie parce que les valeurs du sport transcendent tous les âges, toutes les différences, toutes les incompréhensions. Parce que le sport c'est une éthique universelle. »
Nicolas Sarkozy, Congrès UMP, 14/01/2007
Le bilan : Tout pour le sport-business
- L'amour réel de N. Sarkozy pour le sport s'est trop souvent confondu avec le sport-business. Aucune politique structurante n'a été menée pour le mouvement sportif. Au sein du sport de haut niveau, les déséquilibres financiers et médiatiques s'accroissent au profit quasi-exclusif du football. Une partie des investissements pour l'Euro 2016 est financée par un prélèvement sur le Centre national pour le développement du sport (CNDS).
- La légalisation des jeux en ligne (juin 2010) est une parfaite illustration des confusions d'intérêts entre le pouvoir politique et les acteurs du foot-business. Tous les dirigeants des sociétés de paris en ligne sont des « amis du Fouquet's ». Un renvoi d'ascenseur qui a fait fi des risques de trucage des compétitions et de l'addiction aux jeux. Ce financement du sport par l'argent des paris est aussi la conséquence de la baisse de 40% du budget des sports depuis 2003. Il est aujourd'hui inférieur au budget de la Ligue professionnelle de football ! Conséquence logique : les inégalités d'accès aux pratiques sportives se sont aggravées, en raison du coût, de la faiblesse de l'offre et de l'insuffisance des équipements accessibles au plus grand nombre.
- L'ingérence du pouvoir a transformé des bides sportifs en affaires d'Etat.
- Les surenchères élyséennes et ministérielles dans la crise de l'équipe de France de foot (mission parlementaire, Etats généraux) ont alimenté le psychodrame national et laissé des traces, comme l'affaire des quotas, transposition dans le foot des débats empoisonnés sur l'identité nationale et la binationalité. Inversement, le manque de pilotage politique de la candidature olympique d'Annecy a beaucoup contribué à son échec. L'amateurisme des ministres qui se sont succédés (Bernard Laporte, Roselyne Bachelot et Rama Yade, Chantal Jouanno) n'a pas permis de mener une politique cohérente.
Les principales mesures
- La loi relative à la lutte contre le trafic de produits dopants (juillet 2008) est dans la veine des lois sécuritaires. Axée uniquement sur le volet répressif de la lutte contre le dopage, elle ne comporte aucune mesure en matière d'éducation ou de prévention contre le dopage. Elle arrive dans un contexte de coupes drastiques dans le budget de l'Agence française pour la lutte contre le dopage (AFLD), qui ont poussé son président à la démission en octobre 2010.
- La loi visant à encadrer la profession d'agent sportif ne traite qu'une infime partie des malversations du milieu du sport professionnel et légalise les pratiques actuelles (mai 2010).
- La réforme générale des politiques publiques (RGPP) a conduit à des coupes drastiques dans le réseau des Centres Régionaux d'Education Physique et Sportive (CREPS) et les services déconcentrés.
- L'ouverture du secteur des jeux en ligne à la concurrence a mis fin au monopole de la Française des Jeux, alors que le gouvernement n'y était en aucune manière contraint.
- Les collectivités sont appelées à la rescousse pour financer le sport. La loi relative à l'organisation du championnat d'Europe de football de l'UEFA en 2016 (avril 2011) pousse à un nouveau transfert de charges vers les collectivités territoriales au détriment de leurs propres investissements dans des sports moins médiatiques.
- Echec retentissant pour la candidature d'Annecy aux Jeux Olympiques de 2018. Elle enregistre le pire score d'une ville candidate aux J.O. depuis plus de vingt ans. 20 millions d'euros d'argent public ont été dépensés pour un projet qui n'a jamais fédéré.
Les chiffres-clés
- 55 %des ménages aisés ont une pratique sportive contre seulement 35 % des ménages non imposables.
Ce que nous avons obtenu
La fin de l'exonération du droit à l'image collectif qui ne bénéficiait qu'à 1444 sportifs professionnels et a coûté 132 millions d'euros en 5 ans. Son efficacité pour le maintien des sportifs de haut niveau en France n'a jamais été prouvée.
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