Les professeurs des écoles maternelles et élémentaires sont à 80% insatisfaits de l'aide personnalisée mise en place en 2009 mise en place par Xavier Darcos pour les élèves en difficulté. Les professeurs sondés jugent notamment que la mesure est inappropriée face aux difficultés lourdes et chronophage pour les élèves comme pour les enseignants.
Le principe de la mesure était de mettre en place deux heures hebdomadaires de soutien scolaire pour les élèves en difficulté, réalisées avant ou après les cours, voire lors de la pause midi.
La plupart des enseignants estiment aujourd’hui que le dispositif est inefficace. Plusieurs inconvénients viennent annihiler les points de la mesure. Parmi les effets négatifs recensés, 80% des enseignants citent l'allongement de la journée et 66% la fatigue. L'aide personnalisée est organisée avant 8h30, à la pause déjeuner ou après 16h30, ce qui a encore alourdi les journées des élèves déjà fragiles.
Le dispositif augmente certaines inégalités. Les mêmes ressources sont employées quelle que soit les écoles. Celles des centres-villes, souvent plus favorisées avec peu d’élèves concernés ont les même moyens que les écoles issues des zones d’éducation prioritaires. Ces dernières comptent pourtant plus d’élèves en difficulté. Beaucoup estime là encore que l’école fait bien réussir ceux qui réussissent déjà bien…
L’aide Personnalisée est inadaptée pour les enfants ayant des problèmes plus lourds. Selon les enseignants, il n’est pas judicieux de traiter de la même façon les difficultés légères et celle plus lourdes. "En somme, écrit le syndicat, le dispositif entretient une confusion des genres sur la nature de l'aide : d'un côté, des difficultés 'ordinaires' liées à l'acte d'apprendre pour lesquelles l'aide personnalisée peut proposer des remédiations passagères parfois utiles. De l'autre, des difficultés spécialisées (attitude envers l'activité scolaire, manque d'attention...) de la compétence (psychologique, rééducative, pédagogique) que ne peuvent pas traiter des enseignants encadrant une trentaine d’élèves.
La résolution de ces problèmes relève des RASED (réseaux d’aides spécialisés aux élèves en difficulté), mis à mal par la droite - 8000 postes d’enseignants RASED ont été supprimés et 250 000 élèves sont sortis du dispositif.
Beaucoup déplorent que l’Aide Personnalisée se soit substituée aux enseignants «Rased». 44% des personnes interrogées estiment ainsi que certains élèves bénéficiant de l’AP auraient besoin d’enseignants «RASED», mais qu’ils ne sont pas pris en charge. «L’Aide Personnalisée aura été l’habillage à peine déguisé de la disparition des RASED», lit-on dans l’enquête du SNUipp. De fait, les enseignants spécialisés ont été les grands sacrifiés (avec les élèves) de la vague de suppression de postes dans l'éducation, menée lors du quinquennat de Nicolas Sarkozy. «L’Aide Personnalisée ne devient plus un coup de pouce mais une bouée de sauvetage par défaut», conclut un enseignant.
L’aide personnalisée peut s’avérer utile pour les enfants présentant des difficultés légères.
Cette expérience a ainsi mis en évidence l’intérêt du travail en petits groupes d’élèves. Cela permet à l’enseignant de mieux observer l’écolier dans sa manière de travailler, donc d’adapter son enseignement. Cela instaure un climat de confiance avec l’enfant. Cela permet aussi à ce dernier de mieux prendre la parole, notamment en maternelle où le développement du langage est si important. Il faut stimuler les « petits parleurs ». Si Xavier Darcos s’était renseigné auprès des professionnels de l’enseignement primaire…, peut être l’aurait-il su.
La mise en place de cette mesure prouve la dangerosité et la contre productivité de la politique précédente qui a sacrifiée l’Éducation Nationale et supprimée des postes.
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