L'Assemblée nationale a voté mardi, par 319 voix contre 223, le volet recettes du projet de budget 2013, mêlant, selon le gouvernement, une rigueur inédite à un retour de la justice fiscale mais constituant un "matraquage fiscal" aux yeux de la droite.
Ce projet de loi de finances, qui vise à tenir l'engagement d'un retour du déficit public à 3% du PIB en 2013, a été voté par les socialistes, écologistes et radicaux et rejeté par les députés UMP, UDI (centre), tandis que les élus du Front de Gauche se sont abstenus.
Au nom du PS, Pierre-Alain Muet a salué "un budget marqué par le courage, la justice et l'efficacité économique" qui vise à "corriger dix années de dérive financière" et à "réduire la dette en préservant la croissance et l'emploi".
Insistant sur l'absence de "hausse générale des impôts", ce député du Rhône a repris l'argument du Premier ministre que le projet de loi fait "porter l'effort sur les 10% les plus riches et sur eux seuls" et "corrige les inégalités entre petites et grandes entreprises, fiscalité du travail et du capital".
Orateur de l'UMP, Hervé Mariton a fustigé le "budget d'un avenir sacrifié" qui "manque de sincérité, de clarté et d'efficacité". Il a épinglé en particulier le "manque de sincérité sur le coup de matraque fiscale", dont "les classes moyennes surtout vont avoir à souffrir", le "refus de tout effort sérieux d'économie" et l'absence de mesure favorable à la compétitivité.
Exprimant ses "plus vives réserves", André Chassaigne (Front de Gauche) a estimé que "la véritable révolution fiscale n'est pas au rendez-vous". "Si nous nous félicitons de la volonté de mettre à contribution les revenus des contribuables aisés et des grandes entreprises (...) rien ne justifiait de maintenir le gel du barème de l'impôt sur le revenu qui va se traduire, malgré la décote, par une augmentation significative de l'imposition de plus de dix millions de nos concitoyens", a-t-il notamment expliqué.
Pour les centristes, Philippe Vigier (UDI) a dénoncé "un choc fiscal de 27 milliards d'euros" qui ne répond "en rien à la compétitivité et l'emploi, au pouvoir d'achat" et "va asphyxier toutes les entreprises".
Eva Sas, pour le groupe écologiste, a salué un "budget courageux", qui entend "rendre l'impôt plus juste", mais "malheureusement ce n'est pas encore un budget de transition écologique".
S'il a approuvé le "nécessaire redressement des comptes publics dans la justice", le chef de file des députés PRG Roger-Gérard Schwartzenberg a émis plusieurs "réserves". "L'addition est un peu lourde", a estimé cet élu du Val-de-Marne, évoquant près de 24 milliards d'euros de hausses d'impôts ou de taxes si l'on cumule les projets de budget de l'Etat et de la Sécurité sociale.
Source : Afp
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