Rappelons que la PAC représente pour l’heure 40% du budget européen. Mais depuis 2003, le montant de ce budget est stable car il n’est pas indexé sur l'inflation. Autrement dit, il est donc en baisse par rapport au budget total de l'Union européenne. Au-delà du montant du budget, l’Europe doit également déterminer de quelle manière les aides seront redistribuées aux agriculteurs, c’est-à-dire selon quels critères (environnement, social, sécurité alimentaire, bien-être des animaux, etc.).
Jusqu'à présent, le flou des négociations budgétaires laissait espérer le maintien des aides pour la France, mais la dernière feuille de travail publiée par la présidence chypriote de l'UE sur le cadre financier assène une première estocade à la position française. "La présidence demeure convaincue qu'il est inévitable que le niveau total des dépenses proposé par la Commission, y compris l'ensemble des éléments à l'intérieur comme à l'extérieur du cadre financier pluriannuel, soit revu à la baisse", indique le document. Difficile alors d'épargner l'agriculture, premier poste de dépenses du budget de l'UE. La trajectoire du budget de l'UE ne peut se dissocier de celle des budgets nationaux.
Bernard Cazeneuve, délégué aux affaires européennes, a fait savoir que la France rejetait cet ajustement. Il considère que le budget de la PAC "est déjà le plus maltraité". Il n'est donc pas question pour Paris de descendre plus bas que les propositions faites par la Commission : celles-ci prévoient 281 milliards d'euros d'aides directes sur la période 2014-2020.
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