Les cinq milliards d'euros que le Projet de loi de finances prévoit l'an prochain pour l'agriculture sont en effet nettement inférieurs aux près de dix milliards d'euros d'aides européennes dont bénéficient les agriculteurs français, a rappelé lundi soir le député centriste Charles Courson, rapporteur du budget de l'agriculture, en ouverture du débat dans l'hémicycle.
Pour défendre les moyens alloués à la Pac sur la période 2014-2020, "une bataille a été engagée à l'échelle de l'Europe" mais "l'erreur a été de vouloir garantir le budget de la Pac sans garantir l'ensemble du budget européen", a déclaré Stéphane Le Foll, dans une critique de la stratégie du précédent gouvernement.
Au plan national, le ministre a "assumé" un "budget de l'agriculture qui est contraint", car il faut "réduire le déficit budgétaire que nous avons trouvé", répondant aux critiques à la fois de la droite et du Front de gauche sur cette austérité.
"Le gouvernement n'aime pas les agriculteurs, encore une catégorie qui n'est pas aimée !", a ainsi lancé Marie-Christine Dalloz (UMP), tandis que Jean-Jacques Candelier (Front de gauche) a jugé que "ce budget répond aux exigences du pacte budgétaire européen mais se soucie peu des conséquences sur le monde agricole et rural".
L'opposition a notamment relayé les protestations des exploitants agricoles, dont 300 avaient manifesté dans l'après-midi devant l'Assemblée, contre les restrictions apportées aux exonérations de cotisations sociales sur les travailleurs saisonniers, qui ne sont maintenues, totalement ou partiellement, que pour les salaires jusqu'à 1,5 fois le Smic.
Le Ministre a défendu les deux priorités de son budget : la jeunesse - avec notamment 200 créations de postes enseignants dans l'enseignement agricole et l'objectif d'une aide à l'installation de 6.000 jeunes agriculteurs, 1.000 de plus que l'an dernier-, et le soutien à l'élevage.
Sur ce point, il s'est opposé à ce que la prime unique à l'hectare (calculée en fonction de la surface de l'exploitation et non de sa production passée) proposée par la Commission européenne ne tienne pas compte des spécificités de l'élevage. "La France deviendrait un grenier à blé, et oublierait de transformer cette production végétale à travers des productions animales", a-t-il dit.
Répondant aux inquiétudes d'élus de régions vinicoles, il s'est de nouveau déclaré confiant dans les chances de préserver les droits de plantation, système de contrôle des vignobles théoriquement appelé à disparaître d'ici à 2018, précisant que c'était maintenant 14 pays qui avaient signé une plateforme demandant à les préserver.
Source : Afp
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