Le projet de loi sur l’école, qui sera présenté en janvier en Conseil des ministres, va créer des centres de formations pour les futurs professeurs. Il rétablira la formation initiale, supprimée avec la réforme de la mastérisation. Malgré tout, la Conférence des directeurs d’IUFM est sceptique. Dans une lettre ouverte à François Hollande, publiée le 3 décembre, les 32 directeurs d’IUFM écrivent : “Il faut maintenant, et avant tout, des textes qui portent un projet global de formation et que l’université se l’approprie.
La mise en place de ces “écoles supérieures du professorat et de l’éducation” qui dispenseront des compétences académiques et pédagogiques, rétablira la formation initiale des enseignants, quasiment supprimée par le gouvernement Fillon depuis 2010 avec la réforme de la mastérisation.
Pour pallier les dysfonctionnements de cette dernière réforme, qui a conduit les lauréats devant les élèves sans avoir bénéficier auparavant d’une formation pratique, le gouvernement a instauré en septembre un accompagnement spécifique pour appuyer les premiers pas des jeunes professeurs.
Le projet de loi pourrait subir encore quelques retouches. Outre son passage en Conseil des Ministres, courant janvier, puis devant les parlementaires, le texte devra être examiné par le Conseil d’État et par le Conseil économique, social et environnemental – parce qu’il s’agit d’une loi d’orientation et de programmation. Une longue course de haies.
Les grandes lignes du projet de loi sont :
- Le passage à la semaine de 4,5 jours en primaire se fera à la rentrée 2013 ou 2014 selon les communes. La durée de l’année scolaire reste à 36 semaines à la rentrée 2013, mais pourra évoluer au cours des prochaines années.
- 53 articles modifiant le code de l’éducation.
- une annexe détaillant les 60 000 créations de postes (54 000 pour l’éducation nationale, 5 000 pour l’enseignement supérieur, 1 000 pour l’enseignement agricole).
- la priorité donnée à l’accueil des enfants de moins de 3 ans en maternelle dans les zones défavorisées. Pour ce faire, le ministère prévoit de mobiliser 3 000 postes sur le quinquennat.
- la création un Service public de l’enseignement numérique et de l’enseignement à distance, un Conseil national d’évaluation du système éducatif et un Conseil supérieur des programmes. Côté enseignements, il institue un “enseignement moral et civique”.
- l’enseignement d’une langue vivante dès le CP.
Pour permettre de varier les pratiques pédagogiques, le ministère prévoit 7 000 postes affectés au principe du “plus de maîtres que de classes”. Au collège, le tronc commun doit être le plus long possible (plus d’orientation en 4e).
La loi ne serait qu’une étape de la refondation portée par le ministre, qui apportera “à partir de 2014 des évolutions substantielles” aux lycées général et technologique.
Source : Acteurs publics
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