Ces chiffres n’ont rien de nouveau. L'intérêt du rapport du rapport réside plutôt dans le croisement des données et dans la recherche d'une approche globale des difficultés des jeunes et des écarts entre catégories. Il existe ainsi, dans les différents aspects de la pauvreté, un "noyau dur" constitué des 15% de jeunes de 15 à 29 ans qui ne sont ni en études, ni en formation, ni en emploi.
L'autre élément frappant, qui découle directement du chiffre précédent, réside dans le creusement de l'écart entre les jeunes diplômés et ceux dépourvus de tout diplôme. Alors que les premiers finissent globalement par s'insérer - avec des délais sensiblement plus longs que dans la génération précédente -, les seconds affichent un taux de chômage de 46% chez les 16-25 ans. De même, le taux de pauvreté est de 10% chez les diplômés du supérieur, mais de 30% chez les non diplômés.
La crise explique seulement partiellement ces chiffres. On peut aussi voir dans ces mauvais résultats le signe d'un dysfonctionnement du système social français. Plutôt que de privilégier l'indépendance du jeune, l'Etat favorise les solidarités familiales pour sa prise en charge. Partant, ces « grands enfants » se voient refuser l'accès à des droits sociaux universels.
La seule prestation sociale qui s'adresse spécifiquement aux jeunes en difficulté d'insertion est aujourd'hui le RSA jeunes. Mais, on tablait sur 130.000 bénéficiaires, or, ils sont moins de 9.000".
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