La Commission européenne a tranché : l'utilisation de trois molécules insecticides de la famille des néonicotinoïdes sera suspendue durant deux ans pour certains usages (traitement des semences, des sols et applications foliaires) sur cultures attractives pour les abeilles. Le premier vote des Etats membres, le 15 mars dernier, n'avait pas permis d'obtenir de majorité qualifiée. Le second, qui a eu lieu en comité d'appel le 29 avril, non plus.
Le détail des restrictions sera fixé prochainement, mais la Commission a d'ores et déjà précisé qu'elles prendront effet à compter du 1er décembre 2013, que le traitement des cultures attirant les abeilles sera exceptionnellement possible pour les cultures sous serre et les cultures de plein champ après la floraison, et que les utilisations restant autorisées seront réservées aux professionnels. Enfin, la Commission prévoit de réexaminer les conditions d'approbation des trois molécules dès que de nouvelles informations seront disponibles et ce, dans deux ans au plus tard.
L'industrie phytopharmaceutique, tant française par la voix de l'UIPP, l'Union des industries de la protection de plantes, qu'européenne par celle de l'ECPA, l'Association européenne de la protection des plantes, déplore une proposition européenne à caractère politique et non fondée scientifiquement, qui aura un impact fort sur la compétitivité, la productivité et la durabilité de l'agriculture européenne. La décision de la Commission a en revanche été saluée par Stéphane Le Foll. De leur côté, les associations environnementales se réjouissent et considèrent même qu'il ne s'agit que d'un premier pas avent un élargissement des cultures concernées et de la durée de suspension.
Source : Campagne et environnement
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