Jean-Marc Ayrault a assuré mercredi devant l'Assemblée nationale que le Livre blanc sur la défense, bientôt traduit en termes budgétaires par la loi de programmation militaire 2014-2019, permettrait de maintenir l'armée française "au premier rang en Europe" tout en veillant à ne pas creuser les déficits publics.
Ce Livre blanc, qui sera transmis au Parlement cet été, "dessine une véritable ambition pour la défense et la sécurité nationale tout en intégrant (...) pleinement la nécessité de redressement de nos comptes publics", une "composante essentielle de notre souveraineté", a souligné le Premier Ministre dans une déclaration aux députés, suivie d'un débat sans vote.
Il a ainsi confirmé les 24.000 nouvelles suppressions de postes d'ici à 2019 prévues par le nouveau modèle d'armée, affirmant -comme il l'avait fait la veille au Sénat- ne pas mésestimer "l'ampleur de l'ajustement que ce nouveau modèle va imposer à l'ensemble du ministère de la Défense". Ceci est une nécessité afin d’adapter les effectifs du ministère de la Défense aux nouveaux contrats opérationnels et modèle d’armée afférent, ainsi qu’aux exigences de la modernisation de l’action publique.
Le chef du gouvernement a mis l'accent sur "l'analyse sans complaisance" que fait le Livre blanc sur "les risques et les menaces auxquels la France est confrontée", distinguant les risques "de la force" (conflits entre Etats, prolifération des armes de destruction massive, développement de capacités informatiques offensives) et "de la faiblesse" (défaillances d'Etat, trafics, piraterie, guerres civiles).
Pour faire face à l'action des réseaux terroristes, le Livre blanc "entérine un effort prioritaire et indispensable en faveur du renseignement", a relevé Jean Marc Ayrault, y voyant "une des clés de notre autonomie stratégique".
Dans ce cadre, a-t-il poursuivi, une "stratégie ambitieuse de cyberdéfense" est définie afin de "renforcer le niveau de sécurité des systèmes d'information vitaux" et développer "nos capacités à identifier les attaques et le cas échéant à riposter de manière adéquate".
Sur la base de ce nouveau Livre blanc et en dépit des réductions annoncées, qui s'ajoutent aux 54.000 prévues en 2008 par son prédécesseur, "notre défense restera au premier rang en Europe", a réaffirmé le Premier ministre. Selon lui, "la France restera une des seules puissances au monde à disposer à la fois d'une dissuasion nucléaire autonome, d'une capacité d'intervention extérieure éprouvée et modernisée, et d'une industrie de défense performante".
"Cette défense, c'est une défense forte qui est à la mesure de notre statut de membre permanent du Conseil de sécurité, qui est à la mesure aussi de l'ambition que la France porte pour elle-même et pour ses partenaires en Europe et au service de la paix dans le monde", a-t-il encore insisté, rappelant l'engagement français au Mali.
Source : Afp
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