A l’initiative des directeurs INTERCITES nationaux et régionaux, une réunion sur le programme IMPACT mis en place par la SNCF et RFF s’est tenue à Paris Bercy ce mardi 2 juillet. Ce programme a permis le lancement d’un traitement de fond sur la ligne Paris-Clermont en retenant 100 actions à mettre en œuvre. Il mobilise une centaine de collaborateurs des deux entreprises et met en place un processus de décision rapide impliquant les dirigeants de la SNCF et de RFF afin de diagnostiquer et remédier aux causes d’irrégularité sur la ligne.
Le constat
2011 : signature de la 1ère Convention des Trains d’Equilibre du Territoire (TET) triennale avec l’Etat. Elle a deux missions principales : assurer un service de grandes lignes rapides entre les principales villes françaises non reliées par la grande vitesse et désenclaver les territoires dans des conditions économiques et d’émissions de CO2 durables. L’axe Paris / Clermont-Ferrand s’inscrit dans cette démarche. Il représente 1.8 millions de voyageurs par an avec 7 villes desservies au rythme de 8 aller/retour quotidiens.
En 2012, la régularité de la ligne INTERCITES Paris / Clermont-Ferrand est inférieure à celle des autres lignes (le pourcentage de trains arrivés à l’heure sur cette ligne est inférieur de 4 points à l’ensemble des trains Intercités). La situation s’est améliorée début 2013 pour se rapprocher de la moyenne nationale. Plusieurs investissements ont été proposés pour remédier aux causes d’irrégularité.
Les principaux investissements (2009-2014)
LES TRAVAUX EN COURS pour améliorer les infrastructures
Des cartes seront diffusées sur ce blog dans quelques jours.
- Des travaux de mise à V200 (vitesse 200) entre Nevers et St Germain des Fossés et d’accélération entre Vichy et Clermont ont permis de réduire notamment le temps de parcours.
- Rendre le matériel roulant plus fiable, plus disponible et plus confortable :
- Mise en place de locomotives de réserve sur le trajet.
- Organisation de l’entretien de la ligne à Paris et Clermont Ferrand auquel il faut ajouter un plan de fiabilisation des locomotives.
- Rénovation à mi-vie des locomotives : 20M€ pour l’axe Paris-Clermont (programme activé fin 2013).
- Rénovation des voitures utilisées sur la ligne. 7 rames rénovées sur 13 seront en circulation fin 2013.
- 55M€ investis par INTERCITES pour son parc (locomotives + voitures) pour Paris/Clermont.
L’AVENIR
En réponse à l’une de mes questions, le directeur national des INTERCITES a parlé de la prochaine convention T.E.T. qui va être signée fin 2014, avec l’Etat. Cette convention s’inscrira dans le cadre des décisions qui vont être prises, à partir des conclusions du rapport Duron, par le gouvernement et le Président de la république.
Dans l’attente de la ligne LGV Paris-Lyon (POCL), la convention T.E.T. devra faire un choix sur du matériel permettant d’assurer la transition :
- Commande d’un nouveau matériel réversible permettant d’augmenter la vitesse (matériels neufs nécessitant un appel d’offre ce qui implique des délais plus longs).
- Reconditionnement de rames TGV de la première génération. On pourrait espérer dans ces conditions une mise en circulation d’une première rame vers fin 2015. Des rames TGV circuleraient à une vitesse supérieure aux trains actuels mais pas au niveau de la grande vitesse.
Le projet de la ligne LGV POCL n’était qu’une des nombreuses promesses du gouvernement Fillon sous la présidence Sarkozy (245Md€ non financés pour une dépense possible de 2Md€ par an). Jamais le financement de la ligne LGV POCL n’avait été abordé… Il faut donc revenir des illusions au réel : d’ici 2030, si cette date est retenue pour la LGV, la priorité doit être la modernisation de la ligne existante pour permettre une amélioration de la vitesse qui sera indispensable pour la desserte de l’Auvergne par TGV lorsque la ligne POCL se réalisera. Il faut rappeler qu’en France de nombreuses dessertes TGV utilisent une solution mixte ligne grande vitesse / ligne classique.
Peut-on raisonnablement penser que les finances de l’Etat qui ont été laissées par 10 ans de gestion de droite et 5 ans de présidence Sarkozy avec 600 M€ de dette supplémentaire, soit 1 800M€ de dette totale, puisse dans le domaine ferroviaire créer de nouvelles infrastructures et entretenir l’existant ?
A titre personnel, j’ai demandé :
- Que l’on réfléchisse à faire de Paris Bercy une gare attractive et conviviale si cette gare est confirmée comme point de départ et d’arrivée pour les lignes de Nevers et de Clermont.
- Quant aux trains du soir, je préconise depuis plusieurs mois une desserte de 4 trains 16h, 17h, 18h, 19h, desservant l’ensemble des gares. Les clermontois ne préfèrent-ils pas des trains plus fiables plutôt qu’un train direct surtout intéressant pour les égos de certains ? Une communication bien faite pourrait donner une image plus positive de cette desserte et d’une prise de position solidaire de l’Auvergne.
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