Il y a quelques années, l'objectif affiché était celui d'une France de propriétaires, qui verrait notre pays rejoindre les taux de propriétaires - nettement plus élevés - des principaux pays européens. La proportion de 70 à 75% était ainsi fréquemment citée.
Aujourd'hui, cet objectif reste très hypothétique, pour ne pas dire inaccessible. En 2013, la France comptait ainsi 28,6 millions de résidences principales. Un chiffre en hausse de 13% par rapport à 2002 (25,3 millions) et de 4,8% par rapport à 2008 (27,3 millions). Au sein de cet ensemble, 57,8% de ménages sont propriétaires de leur logement. Cette proportion identique à celle de 2012 ne progresse que très peu depuis 2008 où le taux de propriétaires était en effet de 57,4%. En revanche, la progression avait été plus rapide entre 2002 et 2008, la proportion passant sur cette période de 56,1% à 57,4%.
Parmi ces 57,8% de propriétaires, l'Insee met également en évidence une tendance forte : la part de propriétaires non-accédants (ayant terminé de rembourser le crédit pour l'acquisition de la résidence principale) progresse nettement, passant de 34,4% en 2002 à 37,8% en 2008 et 39,7% en 2013. A l'inverse, celle des propriétaires accédants diminue fortement (respectivement 21,6%, 19,7% et 18%), ce qui ne traduit pas vraiment une dynamique de l'accession à la propriété. Cette dichotomie s'explique toutefois, en partie, par le vieillissement de la population.
Face à ces évolutions la part des locataires demeure très stable, passant de 39,6% en 2002 à 39,1% en 2008 et 39,2% en 2013. Parmi les 28 Etats membres de l'Union européenne, la France figure ainsi au troisième rang des pays comptant la plus forte proportion de locataires, derrière l'Allemagne et l'Autriche (la moyenne de l'Union européenne est de 29,4% de locataires). Les parts du parc locatif social (17,3%) et du parc locatif privé (21,8%) sont restées relativement stables.
Le chapitre consacré au financement confirme ainsi la place majeure du logement dans le budget de ménages. En 2011, ces derniers consacrent 22,1% de leur revenu disponible brut aux dépenses courantes de logement (nettes des aides). Près des trois quarts de ces dépenses courantes correspondent aux loyers (y compris les loyers imputés), 16% aux dépenses d'énergie et d'eau et 10% aux dépenses de charges.
Sur la période 1985-2011, les prix des loyers ont augmenté à un rythme proche de celui du revenu disponible par ménage. Contrairement à une idée reçue, la hausse des prix des loyers ralentit même régulièrement depuis 2006. Autre remise en cause d'une idée reçue : dans le secteur social, les prix évoluent à un rythme légèrement plus élevé que dans le parc privé. En revanche, l'ensemble des dépenses en logement des ménages augmente globalement plus vite que leur revenu. Leur part est en effet passée de 17,9% du revenu disponible brut en 1985 à 22,1% en 2011.
Par ailleurs - toujours en 2011 -, les ménages ont dépensé 276,5 milliards d'euros pour l'usage courant de la résidence principale : 186,9 milliards d'euros pour les propriétaires et 89,6 milliards pour les locataires. La dépense courante moyenne pour se loger s'élève ainsi à 9.800 euros par an et par logement. Celle d'un propriétaire (11.400 euros) est supérieure de 37% à celle d'un locataire du secteur libre et de 73% à celle d'un locataire du parc social.
Enfin, on retiendra qu'en 2011, l'activité immobilière des ménages a atteint 274,2 milliards d'euros (dont près des deux tiers pour l'acquisition de logements anciens), soit 92,5% de l'ensemble de l'activité immobilière nationale.
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