Co-organisé par l'Ademe et l'Institut de l'économie circulaire, les Assises de l'économie circulaire qui se se sont tenues à Paris le 17 juin sont le premier rendez-vous du genre à se consacrer à ce concept très transversal, non normalisé ni même stabilisé. "Pour commencer, on peut l'aborder sous deux prismes : approche sectorielle par filière ou bien le prisme territorial", distingue Philippe Bodenez, chef de la mission développement industriel durable au ministère de l'Economie. C'est ce second prisme qui nous intéresse. Mais que peuvent faire les élus en matière d'économie circulaire ?
"Les collectivités jouent un rôle concret dans la mise en œuvre opérationnelle d'une écologie industrielle et territoriale, qui représente la dimension territoriale de l'économie circulaire", assure Benoît Duret, fondateur d'une entreprise, Mydiane, qui accompagne des territoires et entreprises sur le sujet. Selon lui, "il importe qu'elles l'assument et soient des locomotives dans la mise en réseau des industriels et d'autres acteurs locaux, par exemple les universités, centres techniques et acteurs de l'économie sociale et solidaire".
Avant toute démarche, il préconise d'établir "une cartographie des acteurs en présence", souvent nombreux et "aux modes de fonctionnement très différents". Cette "approche par les acteurs", impliquant du diagnostic, une recherche de synergies, l'instauration d'un climat de confiance et de coopération - préalable nécessaire à une saine dynamique de travail – rencontre sur le terrain quelques exemples concrets.
Donc faciliter les synergies : ce rôle qu'ont les collectivités, une note de l'Institut de l'économie circulaire (divulguée en avant-première le 17 juin, en lien avec un travail qui s'achèvera cet été), indique qu'elles devraient mieux l'assumer, en commençant par former leurs agents et "recruter du personnel compétent sur ces sujets techniques de l'écologie industrielle". De cette "montée en compétences" dépendrait, selon cette note, la facilitation des rencontres et "la mise en place de plateformes de projets".
Autre conseil de l'expert Benoît Ducret aux élus : s'intéresser au "métabolisme" de leurs territoires. C'est-à-dire au recensement des flux matériels impliqués dans le fonctionnement de leurs territoires, ce qui souvent s'avère le plus pertinent à l'échelon régional.
Cette comptabilité puis étude de flux (de produits alimentaires, de matériaux de construction) est en effet, selon lui, un bon point de départ pour cerner les risques "de pénurie, de pollution, d'opportunité de relocalisation". Et ainsi poser les bases d'une stratégie visant l'efficacité dans l'utilisation des ressources. La Bourgogne, qui vient de passer au peigne fin les flux de matières sur deux années (2012-2013) dans ses quatre départements, est sur ce point une région pionnière.
Se pose un défi de gouvernance. Mais le guide est clair : "Conseils régionaux, directions régionales de l'Ademe et d'autres acteurs tels que les Dreal, ont toute la légitimité pour la structurer, par exemple via des comités régionaux dédiés à la gestion des ressources. A la disposition des régions, une étude confiée par l'Ademe et l'Association des régions de France (ARF) à un consortium mené par le cabinet de conseil Auxilia, dont les premiers résultats ont été dévoilés lors des Assises.
source : localtis
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