Selon la directrice principale du pôle Genre et égalité des sexes du Groupe de la Banque mondiale, 2015 sera « l’année de l’action » sur ce front, une année charnière marquée par l’entrée en vigueur de nouveaux objectifs mondiaux contre la pauvreté et par le 20e anniversaire de l’adoption d’un programme d’action historique pour la promotion de la femme.
« Nous avons accompli de grandes avancées dans certains domaines, comme par exemple l’élimination des disparités entre filles et garçons dans l’accès à l’éducation primaire », rappelle Caren Grown qui signale également « des progrès sur le plan de la scolarisation au cycle secondaire et de l’achèvement des études », de même qu’un recul significatif de la mortalité maternelle dans un certain nombre de pays.
Mais, souligne-t-elle, « il existe des domaines importants où les progrès n’ont pas été au rendez-vous, en dépit d’un contexte de croissance économique soutenue et malgré l’introduction de réformes stratégiques. C’est en particulier le cas de la participation des femmes à la vie économique, qu’il s’agisse de leur situation sur les marchés du travail ou des droits de propriété et de contrôle exercés sur des actifs productifs tels que la terre et le logement ».
Il est temps à présent de transformer les cibles et les promesses des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et du Programme d’action de Beijing « en résultats qui aboutissent effectivement à autonomiser les femmes et à résorber les écarts qui les séparent des hommes » à travers le monde.
« Pour ceux d’entre nous qui travaillent sur ces questions, 2015 est l’année de l’action », assure Mme Grown. « Je souhaite que nous changions de perspective : il n’est plus temps de dire pourquoi l’enjeu est important, il faut aujourd’hui se demander comment on va y arriver. »
Alors que les États du monde entier vont se réunir cette année pour adopter les nouveaux « objectifs de développement durable » qui succèderont aux OMD, force est de constater que les cibles concernant la santé et la promotion des femmes figurent parmi les indicateurs les plus à la traîne.
Cette année marquera également le 20e anniversaire de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes, qui a débouché sur un programme d’action historique. Le 27 février dernier, à l’occasion d’un voyage officiel au Chili, le secrétaire général des Nations Unies est revenu sur le Programme d'action de Beijing, en affirmant qu’il constituait à ce jour le principal « cadre international en matière d'égalité des sexes et d'autonomisation des femmes ». Vingt ans plus tard, constate Ban Ki-Moon, « des progrès importants ont été accomplis mais ils restent néanmoins lents et inégaux ».
Les victoires considérables obtenues sur le front de la scolarisation des femmes ne se reflètent pas encore sur d’autres plans, comme l’égalité des salaires et des chances économiques, et la liberté de prendre des décisions qui concernent leur propre existence, leur santé, leur activité professionnelle. Dans le monde entier, les filles et les femmes sont assujetties à des lois et des coutumes discriminatoires qui les entravent (a) et ont pour conséquence de brider leur productivité. Ces contraintes se payent cher, puisqu’elles se chiffrent en coûts d’opportunité pour les femmes elles-mêmes mais aussi pour leur famille et pour l’économie de leur pays.
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