Madame, Monsieur,
Votre enfant est au collège ou bien va y rentrer en septembre prochain.
Ces derniers jours, vous entendez parler de la réforme des collèges. Des responsables politiques et certains intellectuels entretiennent la confusion, ou pire, émettent des contre-vérités. Vous entendez parler du Latin, du Grec, de l’Allemand, des classes bilangues qui seraient supprimées, du niveau qui serait forcément tiré vers le bas. Légitimement, vous vous inquiétez de l’avenir réservé à vos enfants.
Qu’en est-il vraiment ?
Depuis trois ans, l’Education nationale est de nouveau la priorité de la Nation.
Là où les gouvernements précédents supprimaient des postes d’enseignants, fermaient des classes, rabotaient le temps scolaire sans se soucier du rythme d’acquisition des connaissances des élèves, nous avons entrepris « la refondation de l’école ».
Le constat est unanime et dénoncé par des rapports internationaux : à l’école, depuis dix ans, le niveau baissait, les savoirs fondamentaux n’étaient pas toujours maîtrisés, les enseignants n’étaient même plus formés à leur métier, des classes manquaient de professeurs, et chaque année, plus de 140 000 jeunes sortaient du système scolaire sans qualification. Au lieu de tirer les jeunes générations vers le haut, l’école s’est limitée, faute de moyens et de méthode, à reproduire le plus souvent les inégalités sociales.
En dix ans, les inégalités se sont accrues. Entre élèves, entre établissements et entre territoires. La France a décroché dans les classements internationaux et le doute s’est installé dans la capacité de l’école à honorer la promesse républicaine, qui est d’offrir sa chance à chacun.
Depuis trois ans, nous nous sommes attaqués à ces maux de l’école. Avec un fil rouge : élever le niveau général de notre système éducatif.
Cela s’est traduit par la revalorisation de l’apprentissage des savoirs fondamentaux au cœur de l’école primaire, la réforme des rythmes scolaires, le recrutement d’enseignants supplémentaires, le rétablissement de leur formation, et la concentration des moyens de l’éducation prioritaire sur les établissements en difficulté.
La nouvelle étape de la refondation de l’école de la République passe désormais par la réforme du collège. Ce sont des années déterminantes pour la poursuite du cursus scolaire de chaque enfant. C’est durant ces années que décrochent un certain nombre de jeunes en difficulté, le collège étant devenu le maillon faible.
C’est dans ce but que la réforme du collège offre à chaque établissement les moyens de la maîtrise, par tous, des savoirs fondamentaux avec :
- des heures en petit groupe,
- des heures d’accompagnement personnalisé,
- des enseignements pratiques interdisciplinaires,
- davantage d’heures de langues vivantes, dès le primaire pour la première langue, dès la 5ème pour la seconde.
- l’apprentissage du travail en équipe et de l’expression orale,
- l’acquisition de compétences numériques…
Les élèves d’aujourd’hui ne sont pas ceux d’ hier, ils vivent dans un monde ouvert, leurs modes d’accès aux savoirs se sont diversifiés. Les enseignants s’appuient aujourd’hui sur de nouvelles technologies dont il faut généraliser l’usage.
Nous sommes loin des rumeurs et contre-vérités colportées :
- il est faux de dire que les langues anciennes ne seront plus enseignées. Au contraire : le Latin et le Grec seront proposés à davantage d’élèves.
- il est faux de dire que l’enseignement de l’Allemand sera rogné. Au contraire : plus de 500 postes de professeurs d’Allemand seront ouverts à la rentrée prochaine.
- il est faux de dire que l’enseignement des langues sera réduit. Au contraire : l’apprentissage d’une deuxième langue étrangère sera généralisée dès la 5eme.
- il est faux de dire que l’enseignement de l’Histoire abandonnerait la chronologie ou bien encore ferait la part belle à l’histoire d’une religion au détriment d’une autre.
Depuis trois ans, à travers la refondation de l’école, nous n’avons qu’une ambition : donner sa chance à chaque élève. Nous voulons réduire les inégalités de destin.
C’est notre projet pour l’école. Notre fidélité à l’idéal républicain.
Je reste bien sûr à votre écoute et à votre disposition pour échanger à ce sujet.
Je vous prie de croire, Madame, Monsieur, en l’assurance de mes cordiales salutations.
Guy Chambefort
Monsieur le Député,
La nouvelle réforme du collège prévoit la suppression des classes bilingues. Cette mesure signifie une grave réduction de l'enseignement de l'allemand, on peut même parler de marginalisation.
Les grandes entreprises françaises du CAC 40 ne comprennent pas cette décision : en effet elles perdent déjà de nombreuses possibilités d'exportation tout simplement parce qu'elles n trouvent pas suffisamment d'employés parlant allemand.
De la même facon, des entreprises allemandes offrent des milliers d'emplois en France qui, pour les mêmes raisons, ne peuvent pas être pourvus.
La fait que dans cette situation, l'enseignement de l'allemand ne soit pas encouragé, mais au contraire quasiment supprimé a été critiqué entre autres par les responsables des entreprises BASF (Xavier Susterac, chef de BASF en France) et BOSCH (Guy Maugis, chef de BOSCH en France).
Il faut savoir que justement l'entreprise BOSCH a, grâce à sa fondation, activement soutenu l'enseignement de l'allemand en France ainsi que l'amitié franco-allemand. Ce qui explique la déception de BOSCH à l'annonce de la supression des classes bilingues. Dans un article, paru le 1. mai 2015 dans la Frankfurter Allgemeine Zeitung, l'entreprise BOSCH exprimait ses doutes quant à son engagement industrielle en France.
Il n'est pas nécessaire d'expliquer ce qu'un désengagement de BOSCH signifierait pour Yzeure et Moulins.
C'est pourquoi je suis certain que vous ferez tout ce qui est en votre pouvoir afin de conserver les classes bilingues et européennes au collège.
Avec mes cordiales salutations
Klaus Jöken
Rédigé par : Klaus Jöken | 01 juin 2015 à 16:06