Le Général Clément-Bollée a été commandant des forces terrestres de l’armée de terre avant de devenir en 2015 chef de l’équipe du projet d’expérimentation du service militaire volontaire, dont le cadre législatif est en cours d’adoption au travers du projet de loi actualisant la programmation militaire.
Le SMV est un projet d’expérimentation voulu par le Président de la République afin de favoriser l’insertion sociale et professionnelle des jeunes. Il transpose en métropole le concept ultramarin du SMA (service militaire adapté cf. synthèse de l’audition du général Loiacono). Mais contrairement au SMA, la formation militaire vise plus à encadrer le volontaire, et ne comprend pas d’initiation au tir. Ce dispositif se veut complémentaire de ceux déjà existants, afin d’en faire bénéficier un maximum de jeunes.
Le SMV vise à venir en aide aux jeunes qui sortent du système scolaire sans diplôme ni qualification, ce qui peut constituer un frein à l’emploi voire une forme de marginalisation. Si l’armée intervient pour ces jeunes, c’est parce que le renforcement de la cohésion nationale et le développement de la citoyenneté sont des axes importants de la sécurité intérieure. Prévenir des situations de marginalisation et de désocialisation c’est ainsi prévenir une partie des risques suscités par de tels phénomènes en matière de sécurité intérieure.
Le dispositif veut favoriser l’insertion dans l’emploi des 18-25 ans, garçons et filles, identifiés comme étant en décrochage scolaire. Il consiste en une formation de 6 à 12 mois au sein d’unités militaires. La durée de formation varie ainsi en fonction du niveau initial du jeune et de son évolution durant son apprentissage. Celle-ci comprend différents objectifs tels que renouer avec les valeurs fondamentales de la vie en collectivité et du vivre-ensemble, mais aussi approfondir les connaissances du fonctionnement des institutions et des démarches administratives, et enfin une remise à niveau scolaire, passant par la révision et la consolidation des connaissances élémentaires. A cela s’ajoute une formation professionnelle comprenant l’acquisition des savoir-faire de base, la constitution d’un projet professionnel et la préparation du permis de conduire. Afin de rendre les jeunes les plus employables possibles, ils effectuent des immersions en milieu professionnel, stages ou chantiers internes, ainsi que des missions au service des concitoyens en matière de secours et de sécurité civile. Le SMV adaptera les formations des volontaires aux besoins « métiers » exprimés par les entreprises partenaires, localement ou nationalement. Il permettra aussi aux jeunes de pouvoir valider tout ou partie des « unités de valeur » (UV) de certificats de qualification professionnelle reconnus au répertoire national des certifications professionnelles (RNCP).
- Centre SMV Lorraine, basé à Montigny-lès-Metz pour les métiers de bouche, le bâtiment et les travaux publics (BTP), l’entretien d’espaces verts et l’automobile.
- Centre SMV Île-de-France, à Brétigny-sur-Orge, développera des partenariats avec de grandes entreprises telles que la SNCF.
- Centre SMV Poitou-Charentes, à La Rochelle, spécialisé dans les filières professionnelles à vocation nationale telles que le bâtiment.
Le dispositif va d’abord être expérimenté sous la tutelle et le financement du ministère de la Défense. A terme il pourrait être étendu aux autres branches de l’armée, et pas à la seule armée de terre.
Effectifs
200 places vont être ouvertes à l’automne 2015, puis 300 en janvier 2016, qui seront portées aux environs de 1 000 à l’automne 2016. L’objectif est d’arriver à un centre de SMV par future grande région soit 13 en métropole pour un flux annuel estimé entre 7 000 et 10 000 volontaires par an. 100 cadres militaires sont prévus pour 300 stagiaires puis les effectifs passeront à 300 cadres pour 1000 volontaires.
Budget
Le budget prévu est de 30 millions d’euros pour la masse salariale, ainsi que 10 millions pour la rénovation et la mise aux normes des sites. 1,65 millions d’euros ont également été provisionnés pour le chômage.
Interrogé par les députés sur les pistes de réflexion qu’il envisage, le général Clément-Bollée propose de créer une passerelle permettant aux cadres militaires qui le souhaitent de quitter prématurément le service actif pour intégrer les équipes encadrantes des centres du SMV, afin d’adoucir la transition vers la vie civile en fin de carrière. Il propose également de faciliter le changement de corps des officiers par un passage au SMV en tant que cadre des centres.
Guy Chambefort a alerté le Préfet de l'Allier sur la réalisation d'une étude de faisabilité pour implanter, au cas ou les trois expérimentations seraient concluantes, un prochain centre de SMV à Varennes sur Allier. Celui-ci pourrait faire partie du centre régional de la future grande région Auvergne-Rhône-Alpes. Des contacts seront pris avec le général Clément-Bollée en temps utiles.
Guillaume MURE
Stagiaire auprès de Guy CHAMBEFORT
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