Il est difficile d’évaluer le nombre d’enfants soldats car les chiffres évoluent en permanence. Si des milliers d'enfants ont été démobilisés des forces armées au sein desquelles ils combattaient au cours des dernières années, des milliers d'autres ont été impliqués dans de nouveaux conflits. On estime que 250 000 enfants soldats - des garçons et des filles de moins de 18 ans - sont mêlés à une trentaine de conflits dans le monde. Ils sont utilisés comme combattants, coursiers, porteurs ou cuisiniers. Certains sont recrutés de force ou enlevés, d'autres s'enrôlent pour fuir la pauvreté, la maltraitance et la discrimination. Pendant les conflits armés, les filles et les femmes sont menacées de viol, de violence, d'exploitation sexuelle, de traite, et d'humiliation et de mutilations sexuelles.
En 2002, le Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l'enfant concernant la participation des enfants aux conflits armés est entré en vigueur. Il interdit la participation d'enfants de moins de 18 ans aux hostilités. Outre qu'il exige des Etats qu'ils portent à 18 ans l'âge du recrutement obligatoire et de la participation directe aux hostilités, le Protocole facultatif leur fait obligation de porter au-delà du minimum actuel de 15 ans l'âge du recrutement volontaire.
La France est particulièrement engagée dans la protection de l’enfance dans les conflits armés. Parmi ses actions, elle a organisé en 2007, en partenariat avec l’UNICEF, la Conférence "Libérons les enfants de la guerre" au cours de laquelle ont été lancés les "Engagements de Paris", déclaration politique relative à la protection, à la libération et à la réinsertion des enfants associés aux conflits armés. La France participe activement au Groupe de travail du Conseil de sécurité des Nations Unies sur les enfants dans les conflits armés, dont elle a favorisé la création en 2005. Elle a aussi soutenu l’extension du mécanisme de surveillance de la résolution 1612 aux violences sexuelles et aux meurtres et mutilations commis à l’encontre des enfants. Elle a soutenu l’adoption par le Conseil de Sécurité de la résolution de juillet 2011 qui permet d’ajouter les attaques contre les écoles et les hôpitaux, et leur personnel, parmi les critères de listage des parties annexées au rapport annuel du Secrétaire général (« liste de la honte »), ainsi que la résolution adoptée en 2012 qui conforte le mandat ouvert de la Représentante spéciale et lui permet de continuer à suivre toutes les situations préoccupantes (et pas uniquement celles pour lesquelles le Conseil de Sécurité est saisi).
La France a organisé plusieurs forums de haut niveau avec l’UNICEF en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies pour entretenir la mobilisation de la communauté internationale, en 2012 pour la dernière fois. Depuis, le Comité de suivi des Principes et engagements de Paris organise des réunions régionales, la dernière en octobre 2014 à Addis Abeba.
De façon plus large, la France considère comme essentielle la contribution des ONG sur ce dossier. La création, en 1998, de "La Coalition pour mettre fin à l’utilisation des enfants soldats", puis en 2001 de la "Liste d’observateurs sur les enfants et les conflits armés" ont été déterminantes. Les ONG sont aujourd’hui pleinement associées au mécanisme de collecte de l’information sur le terrain, qui nourrit les rapports du Secrétaire général des Nations Unies.
La France soutient la campagne « enfants, pas soldats » lancée en mars 2014 par Mme Zerrougui, représentante spéciale du secrétaire général des Nations-Unies pour les enfants dans les conflits armés.
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