Le Comité national autisme, composé de représentants des associations, des professionnels, des institutions et des administrations, s’est réuni, jeudi 21 avril à Paris, pour faire le point sur la mise en œuvre du troisième plan autisme (2013-2017).
A cette occasion, Ségolène Neuville a dressé le bilan des actions entreprises et annoncé de nouvelles mesures concrètes pour améliorer la prise en charge de ce handicap et soulager les familles. « Réduire le délai » de diagnostic et de bilan d’un autiste « est la première de mes priorités, car les interventions précoces, qui sont inscrites dans le troisième plan autisme, ne peuvent pas être mises en œuvre si le diagnostic n’est pas fait. C’est d’ailleurs dans ce même objectif qu’avec Marisol Touraine, nous avons demandé il y a plusieurs mois à la Haute Autorité de Santé d’actualiser les recommandations sur le diagnostic des troubles autistiques, qui datent de 2005 ».
L’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) vient de rendre un rapport sur le fonctionnement des centres ressources autisme (CRA), notamment sur ce sujet du diagnostic des troubles autistiques. « Il va être mis en ligne, afin que chacun puisse l’étudier. Puis, je vais réunir toutes les parties prenantes autour d’une table, d’ici juin, pour discuter des propositions de l’IGAS, et des mesures à mettre en œuvre ». « Cela se fera en concertation ». « Il nous faudra évidemment définir le délai raisonnable pour poser un diagnostic, et comment y parvenir. Les CRA « devront s’organiser pour développer davantage de liens avec les équipes de proximité dans les départements. Il s’agira également de renforcer les échanges des CRA avec l’éducation nationale, et les maisons départementales des personnes handicapées »
Par ailleurs le gouvernement met « en place un système très souple qui va permettre de faire venir travailler ces professionnels choisis avec les parents, qui passeront une convention ou un contrat avec des structures médico-sociales. Ces contrats permettront donc d’organiser leur prestation au domicile, à l’école… et de les payer en fonction des prestations directement délivrées aux enfants ou adultes autistes, et aux parents. Les familles qui ont déjà recours à de tels professionnels pourront les proposer aux plates-formes, pour qu’elles conventionnent et elles n’auront plus rien à payer. Ce dispositif, appelé pôles externalisés de compétence, est inscrit dans les circulaires qui partent dans les Agences régionales de santé dans les jours à venir. Comme il va fonctionner avec un système d’appel à candidatures, sa mise en œuvre sera rapide. Certains […] devraient pouvoir commencer d’ici quelques semaines.
Le financement a été prévu sur des budgets non encore dépensés du plan autisme. Les coûts pourront aussi être prélevés sur les 15 millions d’euros qui ont été distribués dans les Agences régionales de santé, afin de trouver des solutions pour éviter des départs de personnes autistes dans des établissements en Belgique ». Sur ce sujet, depuis qu’ont été annoncées les mesures « il y a quelques mois, pour que plus aucune personne handicapée ne soit contrainte de quitter la France faute de solutions », les départs se sont taris.
« Une évaluation précise est en cours ». « Actuellement, la France dispose de 490 000 places dans des établissements médicosociaux, tous handicaps confondus, dont 158 000 pour des enfants. Sur ces 490 000 places, seulement 17 000 sont « étiquetées » autisme, c’est très peu, ce qui signifie que des personnes autistes sont accueillies à des places non spécifiques. Il nous faut donc améliorer la qualité de l’offre, pour une meilleure adaptation aux besoins spécifiques des autistes. Les établissements médicosociaux sont en train de s’autoévaluer à partir d’un référentiel ».
Par ailleurs, « le troisième plan autisme prévoyait 100 unités d’enseignement en maternelles (UEM), une par département, avec 7 enfants chacune. Depuis deux ans, 60 ont été ouvertes, et 50 de plus seront fonctionnelles à la rentrée prochaine, soit 10 de plus que prévu. C’est un dispositif original, sans équivalent à l’étranger ». « Il est encore trop tôt pour disposer d’une évaluation puisque ces classes fonctionnent depuis moins de 2 ans, mais les retours des parents et des professionnels sont très enthousiastes et encourageants ». « Aujourd’hui, 26 000 autistes ont une forme de scolarité, c’est encore peu mais leur nombre a plus que doublé depuis 2008 (12 000) ».
« Un autre élément de progrès dans ce domaine est la formation et la déprécarisation des auxiliaires de vie scolaire, qui accompagnent les enfants handicapés. Actuellement, sur 80 000, 50 000 sont précaires. Mais leur situation évolue, des contrats en CDI sont désormais possibles (5 000 en bénéficient), et un diplôme d’Etat va démarrer en septembre pour une dizaine de métiers sociaux ».
Enfin s’agissant des autistes adultes et leur « insertion professionnelle, j’ai demandé à Josef Schovanec, qui vit lui-même avec une forme d’autisme de type Asperger, et qui connaît très bien cette problématique, de mener une mission ». « Plus globalement, une conférence nationale du handicap va se tenir avec le président de la République d’ici à fin mai, elle sera l’occasion d’autres annonces » (S. Neuville, 21/04/16).
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