Comme chaque année, la Banque de France publie son "Enquête typologique sur le surendettement des ménages". En 250 pages, cette somme dresse le portrait des ménages surendettés, doublé de fiches très détaillées par région (sur la base du nouveau découpage), qui représentent 90% du document. A partir de ces éléments, la Banque de France tire un certain nombre d'enseignements de portée générale.
Un surendettement moyen en hausse de 15% sur 2011
L'étude s'appuie sur les données issues des 174.894 dossiers déclarés recevables par les commissions de surendettement entre le 1er janvier et le 31 décembre 2016. Il en ressort un endettement global moyen de 42.334 euros par ménage, en hausse de 15% par rapport à 2011.
Cette situation d'ensemble recouvre toutefois des évolutions différentes. Ainsi, hors dettes immobilières, le niveau d'endettement moyen est de 27.481 euros, en baisse de 1.024 euros depuis 2011 (-4%). Autre signe du poids croissant du logement dans les situations du surendettement : alors que la part des dettes financières dans l'endettement total est passée de 82,9% à 76,3% sur la période, celle des arriérés de charges courantes a, au contraire, progressé de 9,1% à 11,9% du total.
Même si on s'en tient aux seules dettes financières, le poids du logement apparaît nettement. Depuis 2011, la part des dettes immobilières dans le total des dettes financières a ainsi progressé de 12,7 points, pour représenter 35,3% du total en 2016. La proportion de dossiers concernés par ce type de dette a également augmenté de 5,1 points depuis 2011 et s'établit désormais à 13,8%. De même, l'endettement moyen lié à l'immobilier atteint 107.987 euros par dossier, en augmentation de 12.735 euros sur cinq ans (+13%).
A l'inverse, les mesures d'encadrement du crédit à la consommation mises en œuvre ces dernières années semblent clairement porter leurs fruits, puisque le surendettement lié à ce phénomène connaît "une réduction significative". Avec un montant moyen de 20.619 euros par dossier, les dettes de consommation affichent en effet une baisse de près de 4.600 euros en cinq ans (-22%).
Un profil des ménages surendettés qui reste stable
Si les sources du surendettement évoluent rapidement, tel n'est pas le cas du profil des ménages surendettés, qui reste relativement stable. La Banque de France relève toutefois une légère hausse de la proportion des surendettés vivant seuls, qui représentent 66,1% des ménages concernés, contre 64,2% en 2011.
La tranche d’âge des 35-64 ans demeure la plus représentée en 2016 (68,6%, dont 26,8% pour les 45-54 ans), tandis que les 65 ans et plus constituent 9,1% des ménages endettés. Les femmes représentent un peu plus de la moitié (54,1%) de l’ensemble des débiteurs et codébiteurs, une proportion à peu près stable depuis 2011 (55,5%).
En termes de CSP les catégories les plus représentées parmi les ménages surendettés sont les employés (33,9%), les personnes sans activité professionnelle (27,4%) et les ouvriers (23,6%). De ce fait, 75,7% des ménages surendettés perçoivent des ressources mensuelles inférieures ou égales à 2.000 euros (contre 78,5% en 2011) et 51,1% ont des ressources inférieures ou égales au Smic (48,6% en 2011). Les ressources sont même inférieures au RSA socle pour deux personnes (803 euros) pour 14% des ménages surendettés, contre 10,6% en 2011.
Enfin, en termes géographiques, les régions comptant la plus forte proportion de dossiers de surendettement pour 100.000 habitants de quinze ans et plus sont les Hauts-de-France, suivis de la Normandie, du Centre-Val de Loire et de la Bourgogne-Franche-Comté.
Pour aller plus loin
- L'enquête typologique 2016 sur le surendettement des ménages.
- Le communiqué de la Banque de France du 28 février 2017.
Source : localtis
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