Le président américain a annoncé jeudi soir le retrait des Etats-Unis (deuxième plus gros émetteur de gaz à effet de serre au monde, derrière la Chine) de l'accord de Paris.
Donald Trump en avait fait une promesse de campagne. Les Etats-Unis rejoignent ainsi les deux seuls autres pays à ne pas faire partie de l'accord : la Syrie, en pleine guerre civile, et le Nicaragua. Les Etats-Unis sous l’ère Obama avait pourtant été très impliqués dans cet accord et l’avait ratifié en septembre 2016.
Dans le cadre de l’accord de Paris, les Etats-Unis avaient établi l'objectif de réduire de 28% à 26% leurs émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2025.
Certains spécialistes sont pessimistes. Il estime qu’il sera difficile d’atteindre les objectifs fixés de "Maintenir l’augmentation de la température moyenne mondiale bien au-dessous de 2°C.
Pour les économistes, les efforts demandés seront trop contraignants pour les pays en voie de développement. Leur croissance repose en effet sur des secteurs d’activité qui émettent fortement des gaz à effet de serre. Sans leur financement, la pérennité du projet est remise en question. "En général, les Etats-Unis représentent entre 18 et 20 % des financements internationaux. « Il va falloir imaginer de nouveaux mécanismes financiers pour pallier à cette absence américaine » selon l'économiste Laurence Tubiana, ancienne ambassadrice française des négociations climatiques, qui était chargée de préparer et construire l'accord de Paris.
Cette décision comporte également des conséquences fâcheuses pour les États Unis.
Le retrait des Etats-Unis d’un accord non-contraignant qui vise à protéger l’environnement pourrait aussi décrédibiliser la puissance américaine sur la scène internationale. Le retrait des Etats-Unis sape aussi sa capacité à endosser un rôle de leader économique dans la transition énergétique mondiale, alors que les énergies renouvelables représentent déjà près de 10 millions d’emplois dans le monde, selon le rapport de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena). Ce rôle sera repris par la Chine. En janvier 2017, l’Administration nationale de l’énergie en Chine a annoncé des investissements dans la production d'énergies renouvelables à hauteur d’environ 320 milliards d’euros d’ici à 2020, avec une prévision de 13 millions d’emplois créés dans le secteur.
La Chine a déjà réaffirmé jeudi son engagement à mettre en œuvre tous ses engagements dans le cadre de l’accord de Paris. A l’issue d’un sommet avec l’Union européenne à Bruxelles, la Chine et les 28 adopteront une déclaration conjointe pour "confirmer leurs engagements envers l’accord historique" de Paris et "accélérer leur coopération pour améliorer sa mise en œuvre".
Cette première déclaration commune entre la Chine et l’Union européenne semble signaler une redistribution des positions d’influence géopolitique dans le domaine de l’environnement. Les Etats-Unis se trouvent ainsi isolés.
Cette rupture ne signifie pas la dissolution de l’accord de Paris.
Commentaires