Durement impactée par l'épisode de grippe aviaire H5N8, qui a touché les élevages français de canards début 2017, la filière semble en bonne voie pour redémarrer après la fin du vide sanitaire.
Depuis le 29 mai, les canards et autres palmipèdes peuvent à nouveau sortir en plein air sans risquer d'être contaminés par les oiseaux migrateurs, suspectés d'être à l'origine des contaminations les plus récentes.
Le Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (Cifog) estime le manque à gagner pour la filière à 350 millions d'euros. L'an dernier, l'État avait déboursé 180 millions d'euros pour aider les producteurs victimes d'un épisode de grippe aviaire H5N1.
L'État prévoit de soutenir les éleveurs pour que la France reste le leader mondial, mais pas sans contrepartie. Stéphane Le Foll avait signé avec les acteurs de la filière un Pacte de lutte contre la grippe aviaire. Ce dernier prévoit un nombre important de reformes, aussi bien structurelles qu'au niveau de la production. Entre autres, les éleveurs et gaveurs sont encouragés à organiser la phase de production en une seule période, et non plus à en étaler plusieurs tout au long de l'année. Autre exemple, les élevages de plus de 3 200 têtes devront garder les palmipèdes à l'intérieur entre novembre et janvier, afin de limiter les risques de contaminations par les oiseaux migrateurs.
Selon ces éleveurs, les premiers canards gras devraient être "disponibles entre la toute fin août et les premières semaines de septembre".
Pour les éleveurs, cette deuxième crise de grippe aviaire, qui a poussé toute la filière à réviser ses pratiques, a néanmoins permis "certaines avancées".
"Démonstration a été faite que le principal risque, et de loin, ce sont les manquements à la biosécurité, dans les transports en particulier, et non pas tant le fait que les canards soient dehors, ou les contacts avec la faune sauvage", explique Richard Violle, qui ajoute que "si tout le monde fait comme il faut désormais en matière de transports, on n'aura pas de souci".
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