L’ensemble des crises qui ont marqué l’économie depuis 1970 et la montée du chômage qui les ont accompagnées ont amené les différents gouvernements et l’Etat à apporter des réponses opérationnelles par rapport à la détresse humaine qui s’amplifiait.
Ce sont les gouvernements de Gauche qui proposent les premières solutions et c’est le gouvernement de Laurent Fabius en 1983 qui instaure les premiers emplois aidés : les T.U.C (Travaux d’Utilité Collective).
La structure de ces emplois aidés aura de nombreuses variantes au cours des décennies qui suivront. Les variations se feront selon le montant de la prise en charge de l’état ; les publics visés ; la durée des contrats et leur renouvellement, leur forme d’accompagnement avec de possibles formations ainsi que les structures pouvant en bénéficier.
En toile de fond en créant ces emplois aidés, les gouvernements successifs, conscients d’une montée du chômage et en particulier du chômage de longue durée essaient de répondre à plusieurs objectifs.
Permettre à ceux qui sont privés d’emploi de reprendre une activité et de retrouver une certaine dignité ; permettre de se réapproprier des compétences en bénéficiant de formations, de rester en mouvement pour mieux se confronter à la recherche d’emploi, de bénéficier d’un accompagnement pendant des périodes difficiles.
Des collectivités et des associations ont pu de ce fait mettre en place des actions d’utilités collectives, qu’elles n’auraient pas pu initier comme par exemple des chantiers d’insertion, qui ont été souvent créateurs de développement économique local. Certaines collectivités ont pu abuser de ces aides pour en détourner le sens, aussi des améliorations sont certes nécessaires. Mais rechercher des améliorations ce n’est pas avant tout diminuer d’une manière drastique ou de supprimer à court terme ces structures, alors que les chiffres du chômage se maintiennent voire augmentent.
Aujourd’hui le gouvernement décide une coupe franche. Pour autant ces chiffres ne doivent-ils pas être mis en corrélation avec le montant des dépenses liées au chômage ?
En effet ces personnes qui avaient un emploi pris en charge en partie par l’état vont retourner au chômage. Cela ne va-t-il pas couter plus cher à l’état ?
Toutes ces considérations font penser qu’avant de diminuer ou supprimer ces emplois, il est nécessaire de revenir à la réalité, d’en tenir compte et de ne pas perdre le sens premier de ces emplois aidés.
Il ne faudrait pas que leur suppression devienne une doctrine.
Daniel DELASSALLE
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