La controverse entourant le don d'un lot de semences hybrides par le groupe d'agrochimie Monsanto n'a cessé de s'emplifier ces derniers jours pour rejailli sur le gouvernement d'Haïti.
Alors que les programmes de reconstruction peinent à se concrétiser près de six mois après le séisme qui a fait plus de 250 000 morts et 1,3 million de sinistrés, le Père spiritain Jean-Yves Urfié, un Breton, chimiste de formation, qui a longtemps vécu en Haïti, dénonce sur Internet le don par Monsanto de "475 tonnes de semences OGM".
Aux Etats-Unis, la mobilisation des altermondialistes s'amplifie également. Sont dénonçées, les "pilules empoisonnées visant à refaire d'Haïti une colonie d'esclaves, non plus de la France, mais de Monsanto et des multinationales de l'agrobusiness".
Le ministre haïtien de l'agriculture, Joanas Gué, a nié avoir accepté des semences d'organismes génétiquement modifiés (OGM) : "Nous avons pris toutes les précautions avant d'accepter l'offre de la multinationale Monsanto de faire un don de 475 947 kg de semences de maïs hybride ainsi que de 2 067 kilos de semences de légumes", a affirmé le ministre.
Malgré cette mise au point, une dizaine d'organisations paysannes membres du mouvement Via campesina ont poursuivi l'offensive contre "le cadeau empoisonné" de Monsanto. A l'appel du Mouvement des paysans de Papaye (MPP), plusieurs milliers d'agriculteurs, en chemises rouges et grands chapeaux de paille, ont manifesté le 4 juin à Hinche, dans la région du Plateau Central. Les slogans visaient Monsanto et le président haïtien, René Préval, accusé de "vendre le pays aux multinationales". Un petit lot de semences hybrides de maïs a été symboliquement brûlé à la fin de la manifestation. "Nous nous battons pour notre souveraineté...
Source : Le monde
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