Le non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux au sein de l’État ne constitue pas le gisement d’économies attendu. Les fonctionnaires perçoivent un peu plus que l’enveloppe promise.
L’information est passée relativement inaperçue. Le 17 janvier, le secrétaire d’État à la Fonction publique, Georges Tron, a confié, en marge de ses vœux à la presse, que les agents publics touchaient plus de 50 % des économies liées aux suppressions de postes : “En 2009, on était plutôt à 70 %”, a-t-il assuré. Si la proportion est sans doute optimiste, le gouvernement est bien allé au-delà de sa promesse. Le marché était le suivant : un départ à la retraite sur deux n’était pas remplacé dans la fonction publique de l’État et, en échange, les fonctionnaires voyaient, sur leur feuille de paie, revenir la moitié des économies dégagées. Ils ont en fait récupéré davantage.
Si la nouvelle peut réjouir les fonctionnaires, elle inquiète les parlementaires soucieux de limiter la hausse des dépenses publiques. Trois ans après le lancement du “un sur deux”, ces derniers se rendent compte que les économies annoncées ne sont pas au rendez-vous. Les magistrats de la Cour des comptes l’ont clairement établi dans un rapport d’octobre 2010. À les en croire, l’économie brute liée au non- remplacement des départs à la retraite s’élève à 800 millions d’euros et l’enveloppe reversée aux agents à 700 millions. Soit une faible économie de 100 millions d’euros… Le calcul du ministère du Budget est à peine plus flatteur. Selon un document de l’Assemblée nationale reprenant des données du gouvernement, les économies ont atteint 860 millions d’euros en 2009, tandis que les coups de pouce salariaux représentaient 547,1 millions d’euros, soit une économie de 312,9 millions d’euros. Dans les deux cas, on est loin des 500 millions inscrits au début de la Révision générale des politiques publiques.
Source : acteurs publics
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