Le rapport parlementaire sur la formation des enseignants, qui prône à terme la fin des concours de recrutement des professeurs, a été rejeté mercredi en commission de l'Assemblée nationale, ce qui est plutôt rare, des députés de la majorité ayant voté contre.
"La commission des Affaires culturelles et de l'Education a voté ce jour contre la publication du rapport d'information sur la formation initiale et le recrutement des enseignants", a-t-on appris à l'Assemblée.
La raison principale en est l'opposition à la proposition selon laquelle les concours pourraient être remplacés à terme par le master et le recrutement des professeurs pourrait se faire au niveau des académies ou des établissements.
Cette proposition, la 20ème du rapport, stipule "à terme", de "remplacer le concours par le master et confier aux autorités académiques ou aux établissements le soin de recruter sur la base d'un entretien professionnel les enseignants".
Actuellement, le recrutement est national, sur la base de concours (professeurs des écoles, Capes et agrégation) qui permettent de devenir enseignant fonctionnaire.
Mis au vote, le rapport a recueilli 11 voix pour, 15 contre et deux abstentions et des "députés de la majorité ont voté contre", a-t-on appris de sources parlementaires.
Selon le service de presse de l'Assemblée, le président-rapporteur, l'UMP Jacques Grosperrin, "va réunir la mission afin de retravailler" sur la 20ème proposition.
Et le cas échéant la commission des Affaires culturelles "se réunira ultérieurement" pour éventuellement examiner une nouvelle version du rapport, a-t-on ajouté, sans précision de date.
"Ce rejet est une bonne chose", a réagi à l'AFP la députée PCF Marie-Hélène Amiable, "un tel rejet est extrêmement rare, je n'ai en tout cas pas vu ça dans cette commission depuis le début de la législature".
Selon elle, la proposition 20 a "cristallisé" les divergences, car certains pensent aussi que la fin des concours enseignants "serait une brèche ouverte pour le reste de la fonction publique". "Autant dire qu'on supprime les concours dans toute la fonction publique", craint la députée.
"Le groupe socialiste ainsi que la totalité de l'opposition et une partie de la majorité se sont vigoureusement opposés" à cette proposition, ont réagi dans un communiqué quatre députés PS de la commission. "Les concours d'entrée dans la fonction publique et notamment dans l'Education Nationale, doivent rester le garant de l'égalité républicaine", ont-ils ajouté.
"Chaque jeune se destinant au métier d'enseignant doit bénéficier d'une véritable formation professionnelle et d'un statut, remis en cause aujourd'hui par les dernières réformes du gouvernement", ont conclu ces députés, Yves Durant, Martine Faure, Monique Boulestin et Martine Martinel.
Source : Afp
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