Le ministre de l’Education nationale, Luc Chatel, chantre de l’évaluation des élèves et des enseignants, va être à son tour évalué par les professeurs à l’initiative du principal syndicat des écoles, le SNUipp-FSU, qui dénonce "une politique à haut risque pour l’école".
"Nous aussi, on évalue" : telle est l’initiative que lance lundi le SNUipp en proposant aux enseignants de remplir et de renvoyer au chef de l’Etat à l’Elysée une "fiche d’évaluation de Chatel Luc", distribuée à 200.000 exemplaires dans les écoles et téléchargeable sur le site du syndicat.
"Grand consommateur d’évaluations en tous genres, le ministère de l’Education nationale ne devrait pas être exagérément surpris de voir sa politique passée elle-même au crible", commente le SNUipp.
L’évaluation est proposée sur quatre sujets : le budget de l’Education nationale au regard de l’objectif de faire réussir tous les élèves, la nouvelle formation des enseignants, leur rémunération et l’école maternelle.
Dans tous ces domaines, le syndicat a cependant déjà fait son évaluation et juge que la politique menée est "à haut risque" : 5.700 nouvelles suppressions de postes dans les écoles au budget 2012, baisse de la scolarisation des deux-trois ans, suppressions des enseignants "Rased" spécialisés dans la lutte contre l’échec scolaire, "abandon" de la formation pédagogique des professeurs et crise de recrutement, projet de freiner les carrières, etc.
Le ministère a récemment proposé une réforme profonde de l’évaluation des enseignants, et M. Chatel a redit son intention de publier les résultats des évaluations des élèves du primaire école par école.
Un projet d’évaluation en fin de maternelle a aussi fait polémique en octobre, mais le ministre a ensuite assuré que les qualificatifs controversés devant désigner des enfants "à risque" ou "à haut risque" seraient retirés.
Dans son rapport annuel 2011, le Haut conseil de l’éducation (HCE) a déploré le manque de rigueur et de fiabilité des évaluations de CE1 et CM2 défendues par M. Chatel en demandant qu’elles soient désormais confiées à "une agence indépendante". Le ministre a publiquement répondu "ne pas être contre", mais sans en dire plus à ce stade.
Source : LCP
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