« Je crois à une politique moins faite de transferts et de subventions et plus tournée vers la correction des handicaps structurels qui sont les vôtres : éloignement, isolement, risques spécifiques… Ces handicaps justifient un engagement particulier de l'Etat à vos côtés » Nicolas Sarkozy - La Réunion, 15/02/2007.
Le bilan : La poursuite d'une gestion paternaliste
La grève générale de la Guadeloupe en 2009 a révélé la fragilité du contrat proposé à l'Outre-mer. Partie d'une révolte contre la vie chère, cette crise a été d'une ampleur exceptionnelle, par sa durée et par la multiplicité des revendications. Le ministre Jégo a été démis de ses fonctions pour avoir trop cédé aux syndicats mais la peur de la contagion a forcé le gouvernement à entériner le compromis. Une fois la crise passée, beaucoup des mesures promises sont restées lettre morte et le budget du ministère de l'Outremer a baissé d'un milliard d'euros.
La vie chère et le chômage continuent de gangréner l'Outre-mer. Dans les trois grandes îles (Guadeloupe, Martinique, Réunion) 30% de la population est sans travail. Et rien n'a été sérieusement entrepris pour remettre en cause le monopole des circuits de production et de distribution qui renchérit le coût de la vie. Malgré les efforts d'investissement des exécutifs régionaux, les handicaps structurels qu'évoquait le candidat Sarkozy n'ont pas évolué. La politique de transferts sociaux et de subventions tient toujours lieu de développement économique et social.
Cette gestion paternaliste freine l'évolution de l'Outre mer: blocage institutionnel en Nouvelle Calédonie, valse des gouvernements en Polynésie, rejet du statut de collectivité unique en Guadeloupe, les mécomptes politiques de l'Etat outre mer se sont accumulés jusqu'à menacer par exemple l'évolution pacifique de la Nouvelle Calédonie. Plus qu'une émancipation statutaire, ce que demandent nos compatriotes d'Outre-mer, c'est l'égalité républicaine. Qu'ils aient les mêmes moyens de se développer que les autres régions.
> La loi sur la stabilité des institutions en Polynésie française (novembre 2007) impose une réforme statutaire partiale, assortie d'élections anticipées qui a pour but d'écarter le gouvernement indépendantiste.
> La loi organique relative à l'évolution institutionnelle de la Nouvelle-Calédonie et à la départementalisation de Mayotte (août 2009)est adoptée avec les voix socialistes.
> Les Etats généraux de l'Outre-mer (avril à octobre 2009) réunissent les collectivités et représentants de l'Etat.
> La LODEOM (loi pour le développement économique des outremers, mai 2009) prévoit la mise en place de " zones franches d'activités " dans lesquelles les entreprises bénéficieront de défiscalisations importantes.
> Le Conseil interministériel des Outre-Mer (novembre 2009) conclut les Etats généraux et acte 137 mesures, dont très peu seront effectivement réalisées
> Le budget de l'Outre-mer (loi de finances 2011) voit ses crédits deux fois plus rabotés que les autres dépenses de l'Etat, au détriment de l'emploi et du logement. Le régime de la défiscalisation des investissements outre-mer est une fois de plus modifié.
> La loi organique relative au fonctionnement des institutions de la Polynésie française (août 2011) est adoptée avec les voix socialistes.
> La loi relative aux collectivités territoriales de Guyane et de Martinique (juillet 2011) est la traduction législative des référendums locaux de janvier 2010 qui ont voté la création d'une collectivité unique dans chacun des territoires. Les Guadeloupéens ont refusé cette évolution.
Les chiffres-clés
Au printemps 2011, le taux d'exécution des mesures décidées par le comité interministériel de l'Outre mer en novembre 2009 était de 19,8 % seulement en Guadeloupe, 22,2 % en Guyane, 18,3 % en Martinique, 25,6 % à la Réunion, 5,9 % à Saint-Martin, 11,8 % à Saint-Pierre-et-Miquelon et 16 % dans l'Hexagone.
L'adoption de notre proposition de loi visant à résorber les bidonvilles des départements et territoires d'Outre-mer (avril 2011). Elle donne aux habitants de ces quartiers insalubres un droit à indemnisation lorsque des opérations d'aménagement sont entreprises.
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