« L'honnêteté et l'impartialité de l'État sont à mes yeux des valeurs absolues. Je veux que vous ayez totalement confiance dans vos élus, dans votre démocratie, car c'est la force des grandes nations »
Le bilan : De l'omni-présidence à l'hyper-indécence
La « République irréprochable » est morte dès la nuit du Fouquet's. Ce mariage du CAC 40, de la politique, des médias et du show-biz pour fêter le président tout juste élu aura été le symbole avant-coureur de la confusion des intérêts de l'Etat, du parti majoritaire et du monde de l'argent. Privilèges fiscaux, marchés publics, meccanos industriels, légalisation des paris en ligne. Rien n'a été trop beau pour cette aristocratie des amis qui ne connaît pas la crise. Elle a influencé en permanence l'action du gouvernement jusqu'à l'indécence et au scandale. Affaires Woerth/ Bettencourt, Lagarde/ Tapie, valises africaines, Karachi…Tout ce système d'intérêts croisés et de renvois d'ascenseur est apparu en pleine lumière.
Un comportement déplacé. Nicolas Sarkozy a donné le mauvais exemple. Ses dérapages verbaux, ses attitudes provocatrices, son style « bling-bling » ont abimé la fonction présidentielle et déteint sur tout le gouvernement. Trop de ministres ont confondu leur fonction et leurs commodités personnelles (utilisation d'avions privés, cigares payés par le contribuable, vacances à l'étranger pris en charge par des régimes amis …).
L'Etat UM Partial. Verrouillage des grandes fonctions administratives politiques et judiciaires, nominations de complaisance. En dépit des promesses et de quelques exceptions (présidences de la commission des finances à l'Assemblée et de la Cour des comptes), le pouvoir politique en place a continué de monopoliser les places jusqu'au népotisme quand N. Sarkozy a tenté d'imposer son fils à la tête d'un établissement public (l'EPAD).
- Le bouclier fiscal (août 2007) a été utilisé par Nicolas Sarkozy lui-même comme un argument de fidélisation des gros donateurs de l'UMP lors de réceptions organisées avec eux dans un palace parisien, le Bristol.
- La loi ouvrant les jeux en ligne à la concurrence (juillet 2010) a directement servi les intérêts d' « amis du Fouquet's », qui ont investi dans les paris en ligne.
- De nombreux collaborateurs ou proches du président ont été nommés à la tête de grands groupes privés sur lesquels ils exerçaient une tutelle : Banque populaire/ Caisse d'Epargne (F. Pérol), Dexia (Pierre Mariani), Orange (S. Richard). De nombreuses sociétés du CAC 40 comme EDF, Bouygues, Axa, Alstom, Dassault sont également dirigées par des amis personnels du Président de la République.
- La nomination et révocation des dirigeants de l'audiovisuel public par le Président de la République (décembre 2008) a restauré la tutelle politique sur les médias. Plusieurs groupes audiovisuels privés dont les activités dépendent de l'Etat sont la propriété d'amis du Président.
- L'affaire Bettencourt, partie d'un conflit familial, a fait l'objet d'interventions incessantes de l'Elysée et du pouvoir politique. Elle a mis en lumière la dangereuse confusion des genres que pratiquait le ministre du budget et trésorier de l'UMP et fait planer un soupçon de financement occulte du parti au pouvoir. Cette affaire a engendré une autre affaire : la surveillance par les services de renseignement, des communications des journalistes qui enquêtaient sur le scandale.
- L'affaire Karachi, du nom de l'attentat qui a coûté la vie à onze ressortissants français travaillant au Pakistan en 2001, a vu la mission parlementaire (2008) et les enquêtes judiciaires constamment entravées par le secret défense et les interventions du pouvoir. A l'origine, la piste suivie par la justice de rétro commissions ayant servi au financement de la campagne présidentielle d'E. Balladur.
- L'affaire de l'hippodrome de Compiègne (2009) a donné lieu à l'ouverture d'une instruction devant la Cour de justice de la République contre le ministre du budget de l'époque, Eric Woerth. Le prix de la cession à une société de course aurait été volontairement sous-estimé.
- L'affaire Tapie : 380 millions d'euros, c'est la réparation qu'a dû verser l'Etat à Bernard Tapie, devenu soutien de N. Sarkozy, à la suite de la décision de l'Elysée et du ministère des Finances d'imposer illégalement le recours a un arbitrage privé pour solder l'affaire du Crédit Lyonnais. A la suite d'un recours des députés socialistes, la Cour de justice de la République a ouvert une procédure d'instruction contre l'ancienne ministre des Finances, Christine Lagarde.
« Toi si t'as quelque chose à dire, t'as qu'à venir ici » Nicolas Sarkozy en réponse à un pêcheur en grève, Le Guilvinec, 06/11/07.
« Casse-toi, pauvre con ! »Nicolas Sarkozy, à un visiteur du Salon de l'agriculture qui l'avait pris à partie, février 2008.
« Les gens me voient. Ils paient ! A l'américaine »Nicolas Sarkozy devant le premier cercle des donateurs de l'UMP 08/07/11.
Les chiffres-clés
En pleine crise, l'achat de l'avion présidentiel Airbus A330 a coûté 176 millions d'euros.
L'augmentation de 140 % du salaire de Nicolas Sarkozy a été l'une des premières décisions du quinquennat.
L'amnistie des élus coupables d'avoir fraudé sciemment sur leur déclaration de patrimoine. Fruit d'un amendement Copé/Jacob, cette disposition indécente a dû être retirée devant l'opposition de la gauche et de quelques députés de la majorité.
Commentaires