L’enjeu des négociations actuelles sur le climat est d’élaborer un cadre permettant aux États de s’engager afin de contribuer à l’effort collectif requis pour protéger le climat.
Le niveau d’ambition des contributions chinoise et américaine est crucial pour la suite des négociations puisque ces contributions devraient enclencher une dynamique positive, les autres États étant attentifs aux signaux envoyés par les plus gros émetteurs (le Canada a ainsi tendance à pouvoir être influencé dans la définition de sa politique climatique par celle des États-Unis, tout comme l’Inde par celle de la Chine). Le Conseil européen a adopté l’objectif de l’Union européenne à l’horizon 2030 les 23 et 24 octobre : ses émissions de gaz à effet de serre devront être réduites d’au moins 40% par rapport à 1990. Ces annonces précoces devraient mettre la pression sur tous les grands émetteurs pour présenter dans le délai fixé du premier trimestre 2015 des contributions à la hauteur des engagements des trois principaux émetteurs mondiaux.
L'objectif sera que les émissions mondiales de gaz à effet de serre se situent sur une trajectoire compatible avec une limitation de l’augmentation moyenne de la température mondiale en-dessous de 2°C par rapport aux niveaux pré-industriels. Il est à prévoir que cela sera difficilement atteignable et que la période de 2015 à 2020 entre l’adoption et l’entrée en vigueur de l’accord devra par conséquent être mise à profit pour tirer les engagements nationaux vers le haut.
La vision de long terme et la durabilité de l’accord
L’accord qui sera adopté à Paris devra être durable et flexible. Le système qui sera initié à Paris devra en effet être le précurseur d’un cycle de contributions appelées à se renforcer dans le temps, en s’appuyant sur les résultats du GIEC.
Afin d’envoyer un signal à tous les acteurs, et notamment aux investisseurs, assortir les engagements de réduction d’émissions d’ici 2025 ou 2030 de scénarios à plus long terme, par exemple à l’horizon 2050, permettrait de donner une visibilité sur la trajectoire des émissions. L’objectif ultime doit en effet être de parvenir à la neutralité carbone. Certains États visent déjà une telle situation, le Costa Rica souhaitant y parvenir dès 2021. Pour cela, les puits de carbone (forêts, biomasse, océans) jouent un rôle clef tandis que les technologies de captage et de stockage de CO2 (CSC) pourraient offrir de nouvelles perspectives dans le futur.
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