Retraites "chapeau": les députés UMP renoncent à durcir le dispositif
Les députés UMP ont renoncé jeudi, sur demande du gouvernement, à durcir, comme en commission, la réforme du dispositif régissant le système des retraites dites "chapeau", dans le cadre de l'examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2010.
Ces retraites "chapeau" sont un complément à la retraite légale, dont le versement est étalé pendant toute la durée de la retraite du bénéficiaire.
S'engageant à revenir à la charge l'année prochaine, le rapporteur du PLFSS, Yves Bur (UMP), a retiré son amendement qui relevait notamment la contribution sur les rentes de 16% à 31% pour les sommes supérieures à 2.859 euros par mois (exonération pour celles inférieures à 953 euros et 16% pour celles entre 953 et 2.859 euros).
La majorité a préféré approuver la réforme proposée par le gouvernement, qui prévoit le doublement du taux de contribution sur les rentes servies de 8% à 16%, sur les primes versées à un organisme assureur (de 6% à 12%) et sur les dotations aux provisions constituées en cas de gestion en interne (passage de 12% à 24%).
Le ministre du Budget, Eric Woerth, a fait valoir que les retraites "chapeau" ne concernaient pas quelques hauts dirigeants très bien payés mais des milliers de cadres.
Sécu: les députés renoncent à rogner un des avantages des restaurateurs
Les députés ont renoncé jeudi à supprimer, dans le cadre du projet de budget de la Sécu (PLFSS) pour 2010, les réductions de cotisations sociales dont bénéficient restaurateurs et cafetiers pour les repas fournis à leurs salariés.
Instaurée en 1998, cette réduction forfaitaire de cotisations patronales est de 0,93 euro par repas.
Sa suppression avait été votée à une large majorité par la commission des Affaires sociales, comme mesure de rétorsion contre la non-répercussion par les restaurateurs et cafetiers de la baisse de la TVA "dont clients et salariés attendent de voir la couleur", a fait valoir le rapporteur général du PLFSS, Yves Bur (UMP).
"Le secteur hôtelier bénéficie de 18 exonérations, soit près de 2 milliards d'euros", a-t-il dit.
"Compte tenu de l'enthousiasme très modéré avec lequel le secteur a répercuté la baisse de la TVA, le maintien de l'avantage en nature ne se justifie pas et le présent amendement se propose donc de le supprimer", a-t-il ajouté.
Sous l'insistance du ministre du Budget, Eric Woerth, M. Bur a retiré son amendement, qui a toutefois été repris à son compte par Roland Muzeau (PCF). Voté par la gauche, il a été rejeté par la majorité.
Dépassements d'honoraires: les députés renoncent à encadrer le "secteur 2"
Les députés ont renoncé, vendredi, à encadrer, dans le cadre du projet de budget 2010 de la Sécu, les dépassements d'honoraires (dits en "secteur 2") en respectant les tarifs de la Sécu pour au moins un tiers de leurs actes.
L'amendement présenté par Yves Bur en ce sens, et qui avait été adopté en commission, a été rejeté à la demande de Roselyne Bachelot (Santé).
M. Bur avait déposé l'amendement jugeant que le protocole d'accord signé le 15 octobre entre la Sécu, les complémentaires santé et deux syndicats de médecins libéraux, pour mieux encadrer les dépassements d'honoraires, "ne réglait pas tout".
Ce protocole adopté sous la pression des pouvoirs publics jette les bases d'une nouvelle tarification des honoraires médicaux, le "secteur optionnel", qui s'ajouterait aux actuels secteur 1 (médecins pratiquant les tarifs Sécu) et 2 (honoraires libres).
Il impliquerait pour les médecins le choisissant de pratiquer au moins 30% de leurs actes au tarif Sécu, les autorisant à pratiquer des dépassements pour les autres actes, plafonnés à 50% du tarif Sécu.
L'amendement de M. Bur allait plus loin, en obligeant tous les médecins actuellement en secteur 2 à pratiquer une part de leurs actes sans dépassements.
Par ailleurs, pour encourager le développement de médicaments génériques, les députés ont adopté un amendement de Jean-Pierre Door (UMP) prévoyant que les éléments non essentiels du princeps (forme galénique, couleur, saveur) ne bénéficient pas de la protection des droits conférés par un brevet d'invention. A la demande du gouvernement, les députés ont levé, pour la télémédecine, le principe d'interdiction de partage d'honoraires pour permettre à un professionnel de santé de facturer pour un autre un acte que lui même n'est pas habilité à réaliser.
L'amendement de Roselyne Bachelot prévoit en outre de déroger, pour la télémédecine, au principe selon lequel le remboursement est réservé aux actes réalisés en présence physique du patient.
source: afp