La situation de nombreuses filières agricoles est extrêmement préoccupante : les trésoreries des exploitations sont dans le rouge. Le secteur du lait est particulièrement en difficulté : 30 000 exploitations pourraient disparaître dans les prochains mois. Les mouvements désespérés organisés par les éleveurs laitiers témoignent de l’exaspération d’une très grande partie d’entre eux. Ils se sentent avec raison trahis et manipulés.
Le Parti socialiste dénonce avec force le double langage de la majorité et du ministre de l’agriculture. Monsieur Le Maire, dès sa prise de fonction, se déclarait favorable à la disparition des quotas laitiers. Les gesticulations actuelles du ministre et les quelques dizaines de millions d’euros distribués ont pour seul objectif de contenir la colère des agriculteurs les plus en difficulté.
Et ceci tout en laissant avancer la dérégulation, qui va passer toute la profession au tamis : on jette les petits éléments, jugés peu compétitifs, pour ne conserver que les plus importants, susceptibles de s’adapter. La méthode est brutale, le résultat imparable. Cette crise correspond à une nouvelle étape d’un vaste mouvement programmé de restructuration de la production laitière en France et en Europe.
Le résultat, ce sera une filière laitière sinistrée, où ne subsisteront que quelques vastes « usines à lait » standardisées. Cette perspective est d’autant plus absurde au moment où il faudrait au contraire se donner les moyens de construire l’agriculture écologique et durable qu’attendent les Français.
Il est temps d’agir et de changer de politique. Le Parti socialiste demande que des outils publics de gestion de l’offre soient restaurés pour assurer une production économiquement, socialement et territorialement équilibrée. Il faut que soit garanti un prix du lait rémunérateur, seul gage du maintien de la production laitière sur tout le territoire.