L'Assemblée a adopté mardi les crédits de la mission enseignement scolaire pour 2009, le premier poste de dépenses du budget de l'Etat avec 60 milliards d'euros, grâce aux voix de la majorité UMP face à l'opposition qui déplore la suppression de 13.500 postes.
"Le budget de l'Education nationale continue de progresser de 2,06% pour atteindre un total de 59,9 milliards d'euros", a déclaré le ministre de l'Education, Xavier Darcos, devant un hémicycle très clairsemé.
- Pendant l'examen du budget, plusieurs centaines d'enseignants spécialisés dans l'échec scolaire (dits "Rased") ont manifesté devant l'Assemblée nationale.
Dans l'hémicycle désert, une poignée de députés de l'opposition ont relayé leurs protestations en posant à plusieurs reprises la question de la "suppression" de 3.000 postes dans ces Réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté ("Rased").
- "Non, nous ne supprimons aucun poste de maîtres spécialisés. Pour une partie d'entre eux -3.000 sur un peu plus de 11.000- nous les réaffectons dans des classes où nous avons besoin d'eux", a répondu à chaque fois le ministre, plaidant pour "une expérimentation" d'un an.
M. Darcos a aussi mentionné la réforme des lycées (enseignement par semestres...) qui "n'a aucune conséquence budgétaire sur le projet de loi de finances 2009": "si nous ne renouvelons pas 2.000 postes d'enseignants du secondaire à la rentrée 2009, c'est parce qu'il y aura 22.000 élèves en moins dans les classes du second degré".
Chiffres à l'appui, le ministre a assuré que les classes n'étaient pas en moyenne plus surchargées qu'il y a quelques années: "vous ne pouvez pas dire que l'offre éducatif diminue. C'est tout simplement faux", a-t-il lancé à l'opposition.
"Faire croire que la réussite du système éducatif reposerait simplement, sans aucune autre mutation, sur une accumulation de dispositifs et de postes, c'est mentir", selon lui.
"Le budget de l'enseignement scolaire 2009 est une copie conforme de celui que vous nous présentiez l'an dernier en pire", avait lancé la députée PS Sandrine Mazetier, qui avait participé à la manifestation de soutien à l'enseignement public à Paris mi-octobre.
Evoquant le "malaise" des enseignants, le ministre a estimé: "Le système éducatif n'est pas fait pour les enseignants, il est fait pour les élèves et pour la famille".
afp