Pendant près de deux heures, Nicolas Sarkozy a tenté de créer l’illusion du mouvement. Il n’aura en fait répété que les fragments de sa politique depuis son élection. Il a disserté philosophie et civilisation pour éviter de répondre aux questions essentielles où il était attendu : celles de la croissance, du pouvoir d’achat, de la vie chère, des salaires et de l’emploi.
En fait, son long propos a eu au moins un mérite : celui de révéler l’absence de résultat depuis 8 mois, le défaut de propositions immédiates pour la vie de nos concitoyens.
Les Français sauront que, pour 2008, la fumeuse « politique de civilisation » va se réduire à la banale continuité de leur vie d’aujourd’hui. Quand un responsable public n’a pas de chiffres à présenter, il produit des mots. Nicolas Sarkozy les a multipliés.
Mais, le temps n’est plus au verbe, aux proclamations, aux coups de menton péremptoires et à l’autojustification. Après 8 mois de présidence et près de 6 ans de politique conduite par la même majorité, notre pays n’attend pas un discours de campagne, mais des résultats.
Ils ne sont pas là. Et rien -aujourd’hui- ne permet de dire qu’ils seront davantage au rendez-vous à la fin de l’année 2008. Le plus sûr, c’est de penser que plutôt qu’un « plan de civilisation », c’est un plan de rigueur qui sera bientôt annoncé après les élections municipales. La réhabilitation de la TVA est là pour nous le confirmer. La seule mesure concrète annoncée n’est pas la fin des 35 heures, mais la fin de la durée légale du temps de travail.
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