Cette rentrée, qui concernera 12,4 millions d'élèves et 860 000 enseignants, sera celle « de la réalité et non des fantasmes », « loin des élucubrations fantaisistes qui ont trop souvent pollué le débat public » (N. Vallaud-Belkacem, 29/08/16).
Certains responsables politiques dans l’opposition « veulent une école au rabais, moins de professeurs et moins de moyens » :
- « Ce qui apparaît dans cette vision, c'est le reflet déformé dans le rétroviseur mal ajusté d'un monde de hier, de l'injustice et de l'indécence, que certains voudraient réhabiliter » ;
- En effet, nombreux sont les conseils départementaux dirigés par la droite, qui ont supprimé des aides à la cantine et aux transports scolaires pour des élèves boursiers, comme le département de l'Eure ou celui des Hauts-de-Seine - département le plus riche de France ;
- Certains à droite souhaitent également abroger la nouvelle réforme du collège : « c'est une marque supplémentaire, si on avait le moindre doute, du peu de sérieux avec lequel ils traitent l'éducation » (N. Vallaud-Belkacem, 29/08/16).
« La gauche doit être fière de ce qu'elle a fait lors de son quinquennat […] singulièrement dans l'éducation ». En cette rentrée 2016, c’est :
Plus de 10 000 postes créés, des enseignants formés, priorité au 1er degré :
- Engagée dès la rentrée 2012, la refondation de l’École a déjà permis sur la période 2012-2016, la création de 42 338 emplois dans l’éducation nationale. Pour la rentrée 2016, ce sont ainsi 10 711 postes créés. Les 60 000 postes seront donc atteints avec le projet de loi de finances 2017.
- Le travail engagé depuis 2013 au profit d’une formation initiale repensée se poursuit dans le cadre des écoles supérieures du professorat et de l’éducation (Espe), pour une professionnalisation renforcée. Par ailleurs l’expérimentation réalisée avec succès de « M1 alternants » en Guyane et à Créteil, sera progressivement étendue à Amiens et Versailles. Le budget de la formation continue sera porté à 99 M€ en 2017, permettant notamment de renforcer la formation dans le premier degré.
- La priorité au premier degré se traduit par 19 328 postes créés depuis 2012, soit 1 poste pour 5 élèves supplémentaire. Les nouveaux cycles d’enseignements conçus sur 3 ans et mettent l’accent sur les fondamentaux et les dispositifs « plus de maîtres que de classes » et « scolarisation avant l’âge de 3 ans » sont renforcés en éducation prioritaire pour réduire les inégalités. La première langue vivante est généralisée dès le CP. Entre 2012 et 2017, la dépense annuelle par élève du 1er degré aura augmenté de 12 %.
Des personnels mieux rémunérés :
- L’indemnité de suivi et d’accompagnement des élèves (Isae) est portée à 1 200 € pour les enseignants dans le premier degré dès septembre 2016 ;
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- La rénovation et la revalorisation des carrières des personnels du ministère sont engagées dans le cadre du protocole PPCR de la fonction publique :
o A partir de 2020, un enseignant certifié, déroulant une carrière complète, gagnera au total 23 000 € de plus qu’actuellement (classe normale et hors classe) ;
o Une nouvelle perspective de carrière : la classe exceptionnelle, est créée à partir de 2017 et permettra par exemple, à un professeur qui a été 8 ans directeur d’école de terminer sa carrière avec une rémunération de base de près de 5 000 € brut par mois, près de 1 000 € de plus que maintenant.
Des nouveaux programmes de la maternelle au collège :
- Les nouveaux programmes de la scolarité obligatoire (CP à la 3ème) entrent en application à la rentrée 2016. Cohérents et progressifs, ils permettront à chaque élève d’acquérir le socle commun : apprentissages fondamentaux en CP, CE1, et CE2, consolidation de ces connaissances en CM1, CM2 et 6e puis approfondissement en 5e, 4e et 3e.
- Le français et les mathématiques sont recentrés à l’école sur l’acquisition des fondamentaux. Afin d’assurer la maîtrise de la langue, les horaires de français sont renforcés (au-delà des 10 heures de français hebdomadaires, 10 heures sont consacrées à des activités quotidiennes d’oral, de lecture et d’écriture). Les nouveaux programmes prévoient des travaux d’écriture quotidiens, des activités de lecture quotidienne et des exercices de calcul mental quotidiens.
La réforme du collège entre en vigueur. Cette réforme « n’est pas l'apocalypse annoncée, la Terre ne va pas se fendre en deux jeudi prochain, et on continuera à enseigner le latin et le grec ». De même, « l’enseignement de l’arabe ne sera pas obligatoire dès le CP », « l'orthographe n'a pas été reformée » et « l'allemand n'a pas disparu » (N. Vallaud-Belkacem, 29/08/16) :
- Le nouveau collège renforce l’acquisition des savoirs fondamentaux à travers une organisation qui maintient l’ensemble des horaires disciplinaires tout en développant de nouvelles pratiques pédagogiques, l’accompagnement personnalisé et les enseignements pratiques interdisciplinaires.
- Les marges d’initiative données aux enseignants (20 % du temps) et les moyens supplémentaires (4 000 postes sur 2 ans) permettront de mieux tenir compte des spécificités de chaque élève pour permettre la réussite de tous : temps d’apprentissage en petits effectifs, interventions conjointes d’enseignants.
- Le nouveau collège donne aux élèves de nouvelles compétences adaptées au monde actuel : langues vivantes apprises plus précocement (LV2 en 5e soit +54 h d’enseignement), travail en équipe et exercices d’expression orale plus réguliers, compétences numériques.
- Le diplôme national du brevet s’enrichit avec la prise en compte des enseignements interdisciplinaires (EPI), l’évaluation des sciences lors des épreuves écrites, avec une épreuve orale et une cérémonie de remise des diplômes.
- « Les changements ont été nombreux » mais ils sont « nécessaires » car le système scolaire français, « s'il assure la sélection des meilleurs, peine à assurer la promotion de tous » (N. Vallaud-Belkacem, 29/08/16).
La rentrée 2016 c’est aussi :
- Le renforcement de la mixité sociale dans les collèges. Cette démarche se concrétise pour 25 territoires pilotes dans 21 départements. Une douzaine de ces projets sont opérationnels dès la rentrée 2016 ;
- L’engagement pour une école inclusive. En 2015-2016, 278 978 enfants en situation de handicap ont été scolarisés dans les écoles et établissements relevant du ministère de l’Éducation nationale (public et privé) : 160 043 dans le premier degré et 118 935 dans le second degré. Depuis 2012, ce sont 24 % d’élèves en situation de handicap supplémentaires qui sont scolarisés en milieu ordinaire. Dans le second degré l’évolution est particulièrement importante avec une augmentation de 33 % d’élèves en situation de handicap en plus au sein des établissements scolaires ;
- L’amplification de la lutte contre le décrochage scolaire, qui a fourni de premiers résultats très encourageants : 110 000 jeunes sortent désormais chaque année de l’école sans diplôme contre 136 000 il y a 5 ans. En 4 ans, ce sont 126 000 jeunes de 18 à 24 ans qui ont été rattrapés par le système scolaire. Ces sorties sans qualification sont néanmoins encore trop nombreuses. La mobilisation de l’École et de ses partenaires est donc amplifiée avec un double objectif : prévenir l’abandon scolaire précoce et soutenir ceux qui ont quitté l’école sans diplôme et souhaitent revenir en formation (26 000 jeunes ont déjà bénéficié d’une reprise d’études en formation initiale grâce au droit au retour en formation ; numéro vert dédié à l’automne 2016 ; 15 000 bourses de reprise d’études de 1 000 € attribués à la rentrée sur critères sociaux à des jeunes de 16 à 19 ans revenant en formation) ;
- Pour la justice sociale, les bourses des lycéens augmentent de 10 %, une bourse pour les raccrocheurs de 16 à 18 ans qui reprennent leurs études pour obtenir un diplôme est créée, les fonds sociaux augmentent cette année encore et sont portés à 49,3 M€ (soit une augmentation de plus de 40% sur 2 ans). Par ailleurs, l’aide à la recherche du premier emploi (ARPE), est destinée à accompagner financièrement la période d’insertion professionnelle, qui sépare la sortie des études et l’accès au premier emploi, pour les jeunes diplômés de moins de 28 ans disposant de faibles ressources ;
- Le plan numérique se déploie : à partir de cette rentrée, 25% des collèges (plus de 200 000 élèves équipés) et 1 800 écoles répartis sur l’ensemble du territoire entrent pleinement dans le plan numérique, dont le déploiement se poursuivra pour les rentrées 2017 et 2018 (un nouvel appel à projets sera lancé en octobre 2016). Pour chaque euro investi par le département pour l’achat d’équipements mobiles, l’Etat verse un euro. Dès la classe de 5e, les élèves se verront enseigner le code informatique. Les enseignants seront préparés via des journées de formation ;
- Le plan de grande mobilisation de l’École pour les valeurs de la République élaboré à la suite des attentats de janvier 2015 a prévu 11 mesures pour renforcer la transmission des valeurs de la République. Parmi ces mesures, le développement de la pédagogie de la laïcité, la mise en place de l’enseignement moral et civique et du parcours citoyen ou encore la création de la réserve citoyenne de l’éducation nationale (5 300 réservistes bénévoles engagés) ont vocation à mieux faire partager les valeurs de la République à l’École et à préparer les élèves à l’exercice de la citoyenneté et la responsabilité individuelle et collective.