Depuis une dizaine d’années, des déclarations venant de toutes parts ont ouvert le chemin de l’espoir pour de nombreux handicapés par accidents, maladies...
«On pourrait réparer la moelle épinière des tétraplégiques, gommer les dégâts provoqués par un infarctus, remplacer les neurones déficients d’un parkinsonien ou d’un alzheimer ».
Il suffirait de maîtriser le « clonage » de cellules.
De quoi s’agit-il ?
Clonage reproductif: à partir d’une cellule prélevée sur un être (animal, humain), on peut obtenir par des manipulations génétiques, un être génétiquement identique.
C’est ainsi que sont nés la célèbre Dolly, le soit - disant clone de la secte des Raeliens , le futur clone annoncé par l’italien Antinori.
La loi interdit une telle pratique et on ne peut que s’en féliciter, même si, considérer un tel acte comme un crime paraît excessif.
Clonage thérapeutique: il s’agit à partir d’une cellule non différenciée, d’obtenir par manipulation génétique, une cellule qui portera les caractères qu’on lui aura inscrits. On « greffera » ces cellules sur le malade pour que l’organe déficient retrouve un fonctionnement correct.
Comment se procurer ces cellules de départ ?
Trois voies possibles: cellules animales, cellules issues d’embryons humains, cellules adultes.
L’embryon semblerait la meilleure solution; en intervenant dès les premières divisions cellulaires, on obtient des cellules totipotentes que l’on peut différencier plus facilement.
Mais il faut des embryons!
Il en existe un grand nombre congelés dans le cadre de la fécondation médicalement assistée : les embryons dit surnuméraires.
Ils sont disponibles, mais la loi « interdit toute recherche sur l’embryon ».
Elle n’autorise leur utilisation que « par dérogation, pour une durée de 5 ans » et avec l’accord des géniteurs, ce qui limite considérablement les possibilités.
Une autre méthode existe: créer ces embryons en laboratoire, arrêter leur développement au début de la division cellulaire, leur inscrire le caractère voulu, les implanter chez le malade; c’est ce qui est appelé « clonage thérapeutique » et que la loi française interdit.
Tout ceci est très théorique, on ne sait aujourd’hui quels peuvent être les résultats des recherches et leurs débouchés pratiques pour les malades, mais les premières tentatives sont encourageantes.
Par contre on sait qu’on ne trouvera rien si la recherche est entravée par des textes restrictifs.
Ces recherches seront conduites ailleurs (elles sont autorisées en Angleterre, en Australie, aux Etats - Unis (dans le privé).
Nous prendrons du retard, les autres prendront des brevets, bénéficieront des retombées économiques et nous, malades français, attendront le bon vouloir des industries étrangères pour bénéficier du travail des Scientifiques.
L’interdiction du « clonage thérapeutique » est non seulement une remise en cause de la recherche, mais aussi une erreur économique et surtout une faute morale vis à vis des malades.
Le prochain gouvernement devra réviser la loi de bioéthique.
Ségolène Royal s'est engagée à augmenter le budget de la recherche de 10% par an (proposition n°1)
voir: http://www.desirsdavenir.org/index.php?c=sinformer_propositions&serie=1
Mais il faudra aussi ouvrir le débat sur la bioéthique pour libérer la recherche.
Nous nous y emploierons.
Paul Jacquy
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