Le député-maire socialiste de Nantes, Jean-Marc Ayrault, a été réélu mardi, face à Arnaud Montebourg, président du groupe PS à l'Assemblée nationale, un poste qu'il occupe depuis 1997.
Sur 185 votants, Jean-Marc Ayrault a recueilli 120 voix, devançant très largement Arnaud Montebourg, qui n'a obtenu que 57 voix. Il y a eu 8 bulletins nuls, a-t-on précisé dans l'entourage de M. Ayrault.
Le député-maire de Nantes, 58 ans, à la tête du groupe socialiste depuis 11 ans, a réalisé un meilleur score que l'année dernière, où il avait obtenu, au second tour, 117 voix.
"Mon élection est un vote d'adhésion à une méthode et pas à un homme", a réagi J-M. Ayrault juste après sa victoire.
"J'ai toujours eu confiance dans le sens de responsabilité des députés socialistes, radicaux et citoyens. Les députés ont souhaité rester unis et forts pour lutter contre la droite. Ils n'ont pas voulu faire de cette élection un pré-vote de congrès", a-t-il souligné.
Interrogé sur la candidature de A. Montebourg contre lui, il a affirmé que "tout ça est derrière nous" et qu'il n'entendait "participer à aucune polémique".
Le groupe SRC (socialistes, radicaux et citoyens) compte 204 députés dont 18 apparentés. L'an dernier, J-M. Ayrault s'était engagé à remettre son mandat en jeu chaque année.
Mais, alors que le renouvellement des instances du groupe ne devait être cette fois-ci qu'une formalité, en raison de la proximité du congrès du PS en novembre à Reims, A. Montebourg, 45 ans, premier vice-président du groupe en charge de la prospective depuis juin 2007, avait annoncé jeudi dernier, à la surprise générale, sa candidature.
"Ce qui s'est passé là est une progression importante des idées qui doivent transformer la gauche", a estimé le député de Saône-et-Loire après sa défaite. "Nous pensons que tôt ou tard la question de la mutation et du renouvellement du Parti socialiste est sur la table".
Arnaud Montebourg a estimé que sa candidature avait mis en évidence "un axe" Bertrand Delanoë, Ségolène Royal et François Hollande, qui a soutenu J-M. Ayrault.
Il s'était posé en candidat du "changement de méthode et d'intensité" face "à l'intensification des attaques et la mise en marche de stratégies cyniques du sarkozysme", appelant à une opposition "forte et convaincante", sortant du "conformisme".
Le député de Saône-et-Loire avait déjà été, sans succès, candidat au poste de président du groupe en juin 2007. Il avait alors recueilli 30 voix, se classant dernier des quatre députés PS en lice au premier tour.
AFP