Les députés de la mission d'information parlementaire sur la réforme du lycée, qui doit rendre public son rapport le 27 mai, ont échoué à se mettre d'accord sur des solutions communes.
Les élus de l'UMP et du PS présenteront donc chacun leurs propositions.
Cette mission mise en place en janvier après le retrait de la réforme Darcos est présidée par le socialiste Yves Durand (Nord) et le rapporteur est l'UMP Benoist Apparu (Marne).
Mardi, du fait d'un désaccord politique, le rapport et les propositions de M. Apparu n'ont pas été soumis au vote et les socialistes ont décidé de faire une contribution séparée, selon M. Apparu.
"Le jeu politique a repris le dessus", a dit son assistant parlementaire.
M. Apparu présentera son rapport mercredi soutenu par les députés UMP et Nouveau Centre mais il en a déjà esquissé certains points: acquisition du socle commun de connaissances en primaire et au collège, bloc lycée-licence avec pour objectif d'amener 50% d'une génération à bac+3, master et au-delà.
Il propose une seconde générale et technologique indifférenciée avec de la technologie et de l'économie pour tous. Puis deux classes de première, une générale et une technologique, pour ne créer qu'en terminale de véritables filières (littéraire, scientifique et économique pour le bac général, gestion, industrie, santé pour le bac technologique).
Cela permettrait avec l'accentuation du caractère scientifique de la série S de rééquilibrer les filières et permettre "une orientation progressive", a expliqué M. Apparu à l'AFP.
Il préconise aussi trente heures de cours par semaine et cinq heures de devoirs en lycée, encadrés par des enseignants, pour lutter contre les inégalités sociales et pousser les lycéens qui ne travaillent pas.
Il prône encore des stages de remise à niveau pendant les vacances pour éviter les redoublements, des possibilités de passage entre voies générale et technologique, et la contrainte pour les Instituts universitaires de technologie d'accueillir au moins 50% de bacheliers technologiques.
M. Apparu pense que son rapport aura "des points de convergence" avec les préconisations rendues bientôt par le directeur de L'Institut d'Etudes politiques de Paris Richard Descoings qui effectue un tour de France des lycées.
Interrogé par l'AFP sur le refus des députés PS de suivre M. Apparu, Yves Durand a jugé ses propositions "à la fois techniques et floues" et suggéré "une autre logique:poser les vrais problèmes du lycée".
Ceux-ci se regroupent selon lui autour de quatre thèmes: vie lycéenne (question des bourses, éventuelle allocation autonomie), savoirs à acquérir, métier d'enseignant et moyens.
"C'est à partir des besoins qu'on peut déterminer les moyens, sans l'a priori idéologique du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, et c'est pourquoi nous ne pouvions souscrire au rapport Apparu. Nous voulons un recrutement pluriannuel d'enseignants", a-t-il conclu.
afp