François Bayrou dit croire que, s’il est présent au second tour de l’élection présidentielle, il l’emporterait quel que soit son adversaire et qu'il imposerait ensuite la création d’un nouveau parti modifiant ainsi le paysage politique français.
Il esquisse un scénario. En cas de victoire, le 6 mai prochain, il nommerait d’abord un « gouvernement de rassemblement ». Il donnerait ensuite une investiture « nouvelle majorité présidentielle » à des candidats dans toutes les circonscriptions aux législatives qui suivront. Il aurait enfin ainsi les bases d’un parti dit « démocrate ».
Certes l’élection de François Bayrou aurait un fort retentissement dans l’opinion et vraisemblablement l’un au moins des deux grands camps, la gauche ou la droite républicaine serait très affecté.
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Mais il est difficile d’imaginer qu’un mois après, des candidats aux législatives, désignés et connus pour la plupart depuis longtemps, se disperseraient dans un marais « nouveau président ». François Bayrou, malgré toutes ses qualités n’est pas le général De Gaulle !
Quel est le socle de valeurs communes ? Quelles références culturelles ou traditions politiques sont à partager ? ... « ni gauche, ni droite » ... « il y a des hommes et des femmes de qualité partout »... C’est un peu court pour construire une majorité !
Comment ne pas prévoir qu’au contraire, les grands partis, comme l’UMP ou le PS, serreraient les rangs pour attendre la redistribution des cartes qui ne manquerait pas d’intervenir rapidement.
Comment imaginer que les candidats UDF, qui dépendront toujours des voix UMP pour être élus, pourraient constituer une majorité de députés ?
On verrait, c’est sûr, ça et là, apparaître des regroupements, des conversions, des ralliements ou des reniements, mais pas de quoi constituer « la révolution » que nous annonce François Bayrou.
Interrogeons nous sur les partis d’ampleur nationale créés en France ces dernières décennies.
Que s’était-il passé, en 1974, après la victoire de Valéry Giscard d’Estaing ?
Non, la probabilité la plus forte est que l’essentiel du PS et de l’UMP camperaient sur leurs positions en attendant une nouvelle explication et qu’un président, isolé à l’Elysée et impuissant, serait dans l’impossibilité d’esquisser la moindre politique.
C’est la chronique du retour annoncé de la IV°République… Nouvelle version !!!
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Demain, la deuxième partie...cliquez : La France d'avant (2/2)
Jacques Lahaye et Christian Zammit
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