Le nombre de chômeurs a diminué en mars en France pour la première fois depuis juin 2009, selon des chiffres publiés mardi, mais il y a eu davantage de demandeurs d'emploi exerçant une activité réduite ou pris en charge dans des stages, des formations ou en contrats aidés.
Ces chiffres mensuels, dont le gouvernement s'est félicité, mesurent le nombre de personnes inscrites à Pôle emploi pour rechercher un travail et bénéficier d'une indemnisation. L'INSEE mesure chaque trimestre le nombre de chômeurs, que la personne soit inscrite ou non.
Dans la première catégorie (dite A), Pôle emploi recense les personnes cherchant tout type de contrat de travail et n'ayant pas du tout travaillé dans le mois, soit 2.661.300 personnes fin mars en métropole (-0,2% ou -6.600 personnes par rapport à février, +9,8% sur un an).
Autre lueur positive, Pôle emploi enregistre depuis un an une augmentation en dents de scie des offres déposées par des employeurs.
Les ménages français, dont le moral a encore baissé en avril selon l'Insee, sont moins optimistes et plus nombreux à anticiper une augmentation du chômage.
Selon Pôle emploi, la baisse du chômage se fera attendre jusqu'en 2011 et sera faible.
L'autre indicateur diffusé mardi englobe les catégories A, B et C inclut les demandeurs d'emploi occupant une activité réduite, dont les petits revenus sont déduits de l'indemnisation chômage.
Près d'1,3 million de personnes ont ainsi un pied dans l'emploi, un pied dans le chômage. Tous sont tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi.
Leur nombre a atteint 3,891 millions fin mars (+0,5% ou +18.100 par rapport à février, +12,3% sur un an) en métropole.
En comptant les départements d'outre-mer (DOM), les inscrits A, B, C étaient 4,130 millions fin mars.
Pour les moins de 25 ans, c'est le cinquième mois consécutif de baisse des inscriptions, délicate à interpréter car cette tranche d'âge compte une partie de jeunes tentés de ne pas s'inscrire car n'ayant pas droit à une indemnisation.
C'est en Haute et Basse-Normandie, ainsi qu'en Picardie et Nord-Pas de Calais que la part des jeunes inscrits au chômage est la plus élevée. La situation y est plus grave de ce point de vue que dans les DOM.
Plus souvent en intérim et en CDD que leurs aînés, les jeunes avaient été les premiers touchés par la crise.
Autre changement par rapport au début de la crise, davantage de demandeurs d'emploi sont en stage, formation ou cellule de reclassement (+30% sur un an) ou bénéficiaires de contrats aidés par l'Etat (+36,4% sur un an).
Les chiffres de mars restent source de préoccupation du fait de la nouvelle poussée du chômage de longue durée: fin mars, 1,374 million de personnes étaient inscrites depuis plus d'un an (catégories A, B, C, +31,4% en un an).
Ils illustrent aussi douloureusement les difficultés d'une partie des salariés à avoir une carrière complète, indissociables selon les syndicats du débat national sur les retraites.
Quand on est au chômage, seules les périodes indemnisées permettent la continuation d'acquisition de points de retraite au même niveau que le dernier emploi.
source: afp