La rémunération du Président du Directoire de PSA Peugeot-Citroën, Carlos Tavares, a quasiment doublé en 2015 pour atteindre 5,24 M€.
Cette hausse, dans le contexte de redressement du groupe « est dommageable ». L’Etat, actionnaire minoritaire, à la demande de Michel Sapin et d’Emmanuel Macron et par le biais de ses représentants au Conseil d’administration, a voté contre cette augmentation. Les Ministres ont regretté que les autres actionnaires n’aient pas rejoint leur position alors que la situation requiert l’effort de tous.
« L’Etat a une doctrine qui s’applique à Carlos Tavares comme à tous les dirigeants d’entreprises dont il est actionnaire : il vote contre les niveaux de rémunérations excessifs comme celui-ci » (E. Macron, 30/03/16). - Nous ne faisons qu’appliquer notre politique en matière de rémunération des dirigeants d’entreprises qui vise, depuis 2012, à modérer ces rémunérations :
→ Dans les entreprises publiques, nous avons plafonné les rémunérations des dirigeants mandataires sociaux à 450 000 € par an ;
→ Dans les entreprises dont l’Etat est actionnaire minoritaire, nous avons demandé partout une diminution des rémunérations des mandataires sociaux de l’ordre de 30%. Nous n’avons pas constaté cette diminution s’agissant du président du directoire de PSA par rapport à son prédécesseur ;
→ Nous avons aussi, dans la loi croissance et activité, considérablement durci les conditions d’octroi de régimes de retraite « chapeau ».
L’entreprise et ses dirigeants doivent donc faire preuve de mesure et d'exemplarité « On est à un moment où l’effort [de tous] est nécessaire, il faut qu’il soit […] partagé ». « On est quand même là, sur des sommes colossales » (M. Sapin, 29/03/16). Pour rappel, le redressement de PSA est le fruit de l’engagement de l’Etat, qui est entré au capital de l’entreprise alors qu’elle connaissait les plus grandes difficultés. L’entreprise doit donc faire preuve de mesure et d'exemplarité.