Par décret du 26 septembre 2003, le Président de la République a institué une journée nationale d'hommage aux "Morts pour la France" pendant la guerre d'Algérie et les combats du Maroc et de laTunisie. Guy Chambefort assistera aux commémorations organisées aujourd'hui dans l'agglomération moulinoise.
Ce matin à 11h, il assistait à la cérémonie au monument aux morts de Moulins.
Roger Salengro est, à l'été 1936, l'objet d'une campagne de presse infamante de la part de la presse d'extrême-droite, en raison de son action contre les ligues (loi sur la dissolution des ligues, projet de nationalisation des gazettes d'extrême-droite).
- Tout commence le 14 juillet 1936 lorsque le quotidien de Charles Maurras, L'Action française, publie un article non signé s'indignant que Roger Salengro puisse s'incliner devant la tombe du soldat inconnu, puis se poursuit le 21 août 1936, avec la publication par le journal d'extrême-droite Gringoire d'un article qui pose la question « Roger Salengro, ministre de l'Intérieur, a-t-il déserté le 7 octobre 1915 ? » Cette accusation avait déjà été formulée auparavant, en 1923, par le Parti communiste.
L'Action française reprend et renforce les attaques les jours suivants et ses articles sont repris par d'autres journaux. Roger Salengro oppose démenti sur démenti aux accusations, mais se voit chaque fois l'objet d'une nouvelle attaque.
La campagne de presse est relayée à la Chambre des députés par le chef de file de son opposition municipale à Lille dont il est le maire, Henri Becquart, à partir du 14 juillet 1936.
- Salengro ayant été coursier à vélo pendant la guerre, ses adversaires le caricaturent à l'envi sous l'aspect d'un cycliste. Il est surnommé « le rétro-pédaleur », et les « accusations » implicites d'homosexualité se veulent blessantes. On dépose même sur la tombe de sa défunte femme Léonie (morte en 1935), en guise de couronne mortuaire, une roue de vélo.
Bien que l'accusation de désertion ait été reconnue comme infondée des années auparavant, le soldat Salengro ayant en fait été capturé par l'ennemi, la polémique enfle durant l'été dans un pays encore marqué par la guerre contre l'Allemagne.
La Chambre des députés, par un vote du 13 novembre 1936, par 427 voix sur 530, soutient Roger Salengro contre les accusations de l'extrême-droite. Mais Gringoire, par la plume d'Henri Béraud, ridiculise aussitôt le ministre en le surnommant du sobriquet de « Proprengros ». L'opinion publique, influencée par ces attaques à répétitions, ne retient que le soupçon.
Ne supportant plus les calomnies, le ministre de l'Intérieur, fragilisé, décide de mettre fin à ses jours.