"Le gouvernement ne renonce à rien"
Le gouvernement "ne renonce à rien" concernant l'extension du travail du dimanche, a assuré mardi le porte-parole du gouvernement Luc Chatel, juste après l'annonce du report de l'examen de cette proposition de loi UMP, initialement prévu le 15 janvier.
"Ce n'est pas une reculade", a-t-il assuré sur RTL en précisant aussi que cette décision "n'est pas liée" aux divisions au sein même de la majorité sur ce texte.
Bayrou souhaite que le report "dure le plus longtemps possible"
François Bayrou, président du Mouvement Démocrate (MoDem), a souhaité mardi que le report sine die de l'examen à l'Assemblée nationale du texte sur l'extension du travail dominical "dure le plus longtemps possible".
Le report sine die de l'examen du texte, qui devait initialement débuter le 15 janvier, est "sage", a jugé M. Bayrou, farouche opposant à ce projet de loi, interrogé lors de ses voeux à la presse.
"Je ne saurais trop encourager à ce que, si le projet est reporté sine die, le sine die dure le plus longtemps possible", a-t-il ajouté.
Pour le député des Pyrénées-Atlantique, il doit y avoir "un jour de la semaine" qui ne soit "pas voué à la marchandisation".
Le PS rend impossible un débat "serein", affirme Copé
Le patron des députés UMP, Jean-François Copé, a affirmé mardi que les milliers d'amendements du PS rendaient impossible un débat "serein" sur le travail dominical et s'est interrogé sur un report du texte au printemps, après la réforme du règlement de l'Assemblée nationale
"Aujourd'hui, ce texte n'est pas inscrit parce qu'il y a un certain nombre d'arbitrages à rendre ... Compte tenu du contexte des 7.500 amendements déposés par la gauche, on ne peut pas discuter de ce texte dans des conditions rapides", a-t-il déclaré à l'issue de la réunion du groupe UMP.
"On va discuter avec le président de la République, je vais en parler avec lui dès son retour du Proche-Orient. Il faut réfléchir tranquillement avec le président de la République de la meilleure formule à adopter", a-t-il ajouté
"Donc il y a un arbitrage pratique à rendre qui est de voir comment on peut l'insérer dans notre travail parlementaire sachant qu'on a par ailleurs à examiner une loi sur le logement et une loi sur l'hôpital", a-t-il souligné.
L'une des pistes envisagées serait donc de reporter à mars ou avril - au minimum - l'examen de ce texte, après l'adoption de la réforme du travail législatif qui prévoit de limiter dans le temps les débats sur chaque texte, une mesure dénoncée par la gauche
CFTC: une décision "de bon sens"
"La CFTC se félicite de ce report ... Celui-ci est un acte de bon sens, qui devrait permettre à chacun de mesurer l'impact négatif qu'aurait, pour la société française, l'extension du travail le dimanche", a déclaré le communiqué.
Selon la centrale chrétienne, "en ce début d'année, l'urgence sociale concerne notamment l'augmentation du chômage, la montée des précarités, la difficulté à se loger et non les desiderata du lobby des centres commerciaux et autres grandes surfaces".
Mailly (FO) demande un retrait "définitif" du texte
Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force Ouvrière, a jugé mardi que le report sine die de l'examen par les députés de la proposition de loi sur l'extension du travail le dimanche était "une bonne nouvelle".
"C'est une bonne nouvelle mais un report sine die ça ne veut pas dire que le dossier est abandonné. J'espère que ce report est un report définitif", a déclaré à l'AFP M. Mailly à l'issue d'un tête à tête avec le Premier ministre François Fillon pour "un tour d'horizon" sur les dossiers sociaux en cours.
"Mais ce n'est pas gagné. Il va falloir qu'on mette la pression", a-t-il ajouté, expliquant que cela ferait "partie des revendications" le 29 janvier, date à laquelle les huit principales organisations syndicales ont appelé à une journée de mobilisation.
Chérèque (CFDT) "satisfait", veut un débat "sur le fond"
François Chérèque s'est dit mardi "satisfait" du report sine die.
"On est satisfaits. Cela devrait être l'occasion d'abandonner tout simplement le texte et de prendre le temps pour débattre, à nouveau, sur le fond de l'organisation du dimanche, de la société, et du problème des personnes qui travaillent le dimanche", a-t-il déclaré à l'AFP après un entretien à Matignon avec le Premier ministre, François Fillon.
Selon M. Chérèque, la question du travail le dimanche n'est "pas un sujet prioritaire" en période de crise.
"Le logement est beaucoup plus prioritaire que le travail du dimanche, l'hôpital est beaucoup plus prioritaire", a-t-il plaidé. "Voilà des sujets qui attendent des réponses, plus que de donner le sentiment que le gouvernement privilégie la consommation, à un moment où les gens n'ont pas les moyens de consommer suffisamment".
sources afp