I) L’assurance vieillesse en déficit.
1) Contexte et les causes
En France, l'assurance-vieillesse devrait afficher plus de 10 milliards d'euros de déficit en 2010.
Les déséquilibres des régimes de retraite sont liés :
- à la démographie,
- au vieillissement des populations,
- à l'état des marchés du travail dans chaque pays,
- aux conséquences de la réforme Fillon de 2003.
La réforme de 2003 a avancé l’âge de départ à la retraite d'environ une année, en ouvrant une possibilité de départ anticipé pour les carrières longues.
2) Comment sauver le système par répartition ?
Il existe trois paramètres principaux sur lesquels le gouvernement peut jouer :
- la durée de la vie active,
- le montant des cotisations à verser,
- le montant des pensions distribuées aux retraités.
II) Faut-il allonger la durée de la vie active ?
1) Faut-il allonger la durée de cotisation ?
Les gouvernements français ont joué sur la durée de cotisation nécessaire pour toucher une pension complète (41 annuités en 2010).
Cette solution a le mérite d'ajuster les conditions d'accès à la retraite aux différents profils de carrière des individus.
- Elle pénalise aussi les classes populaires, les personnes pas ou peu qualifiées, dont l'espérance de vie en France est inférieure de sept ans à celle des cadres et dont les carrières sont marquées du sceau de la précarité. Allonger la durée de cotisation sans contrepartie, c'est amplifier à la retraite, les difficultés rencontrées sur le marché du travail.
- Allonger la durée de cotisation dans un tel contexte est une façon déguisée de baisser les pensions.
L'âge moyen d'entrée dans la vie active a augmenté alors que l'on quitte le marché du travail toujours plus tôt (58,5 ans pour les hommes, 59 ans pour les femmes.) Il risque de manquer une ou plusieurs années de cotisation pour faire une carrière complète, ce qui entraîne une décote (- 5 % par année manquante pour les personnes nées après 1952).
2) Faut-il reporter l’âge du départ à la retraite.
Les salariés sont majoritairement hostiles au report de l'âge du départ à la retraite. Une enquête de la Caisse Nationale Assurance Vieillesse (CNAV), menée en 2008, montre que ceux qui désirent partir plus tôt souffrent de mauvaises conditions de travail, de manque de reconnaissance, voire d'une "chasse aux seniors".
Selon des projections, un report à 62 ans générerait 6,6 milliards d'euros de recettes en 2020. Mais le taux d'emploi des 55-64 ans stagne autour de 38 %, ce qui signifie que la facture sera réglée par les nombreux seniors qui ne parviennent pas à rester en emploi.
III) Faut-il augmenter les cotisations versées ?
1) Les cotisations patronales doivent-elles augmenter ?
Nicolas Sarkozy exclut cette solution comme Laurence Parisot, car, selon elle, cela "affaiblirait la compétitivité des entreprises".
2) Peut-on augmenter les ressources de l’assurance vieillesse par les cotisations ?
La gauche estime, elle, que des marges de manœuvre existent. Si les stock-options et les bonus sont utilisés dans le calcul des cotisations, le gain sera de 5 millions par an.
La CFTC estime aussi qu'une hausse de la CSG et de la CRDS, assises aussi sur les revenus non salariaux, est "inéluctable".
IV) Faut-il ajuster les pensions ?
1) Faut-il diminuer les pensions ?
Cette solution a été exclue par le gouvernement qui accorde une hausse des pensions infime.
2) Faut-il favoriser l’épargne ?
Pour inciter les Français à épargner pour leurs retraites, les sommes versées dans les plans d'épargne retraite (populaire et collectif) sont déductibles du revenu imposable.
- Ces aides ne bénéficient en France qu'à ceux qui payent des impôts, soit, à peu près, la moitié la plus riche des ménages. Les aides de l'État devraient abonder les placements des plus modestes.
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La récession a aggravé la situation financière des régimes de retraite : le chômage et le ralentissement de la croissance réduisent les ressources.
La France a surtout un problème de chômage et d'inactivité : ses habitants ont une des espérances de vie les plus longues de l'Union européenne et la durée d'activité professionnelle la plus courte. La solution au problème du financement des retraites passe d'abord par une réduction du chômage et par une augmentation des taux d'emploi, en particulier des jeunes et des seniors.